Alors que se tiennent jusqu’au 31 janvier les élections des chambres d’agriculture, un chiffre interpelle : sur les 101 chambres d’agriculture, 97 sont aujourd’hui contrôlées par la FNSEA. Comment expliquer cette mainmise ?
« Les chambres », comme on les appelle dans les campagnes, sont omniprésentes dans le quotidien de celles et ceux qui travaillent la terre. Elles instruisent les dossiers d’installation puis délivrent des conseils techniques au fil des années et des saisons, avant d’intervenir une dernière fois au moment de la transmission des fermes. Elles sont aussi des interlocutrices privilégiées des dirigeants politiques. D’où l’intérêt pour la FNSEA de les contrôler.
Certes, ce syndicat a davantage d’adhérents que ses adversaires, mais le mode de scrutin des élections le sur-favorisent. Via un système de « prime » pour le premier arrivé (comme nous vous le détaillons sur Basta!), la FNSEA se retrouve avec un nombre de sièges particulièrement élevé. Elle a ainsi raflé la quasi-totalité des directions des « chambres » lors des dernières élections, en 2019, malgré les 20 % respectifs de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne.
En plus des éluun rapport parlementaire en 2020, qui suggérait de revoir le mode de scrutin des élections. Sans succès.
es, le bureau – organe de direction des chambres – comprend des « membres associés », librement choisis par le Président, et quasi-tous encartés à la FNSEA. Ce manque de diversité syndicale a été épinglé parUne fois installés dans « les chambres », les élu
es de la FNSEA obtiennent de nombreux sièges dans diverses autres instances agricoles qui disposent d’un important pouvoir décisionnel : on peut citer par exemple la commission départementale d’orientation de l’agriculture (CDOA) où l’on décide de la pertinence, ou non, de telle ou…Auteur: Nolwenn Weiler