Les chauffeurs de VTC en grève contre l’uberisation

Depuis lundi, plus de 2 200 chauffeurs de VTC sont en grève. Ils comptent faire entendre leur voix dans le débat sur le statut des travailleurs des plateformes, qui s’ouvrira bientôt au Parlement Européen.

 

« Grève : tous nos moyens de mobilité vous accompagnent tout au long cette journée », clamait l’application de VTC Freenow, lors de la grève interprofessionnelle du 10 novembre, en guise de réponse narquoise à la grève massive des salariés de la RATP. Le 29 septembre, c’était Heetch qui jouait les casseurs de grève. « Grève la flemme », lançait-elle, accompagnant son visuel d’un poing levé, comme pour mieux revendiquer sa lutte contre le mouvement social.

Mais finalement, tel est pris qui croyait prendre : depuis lundi, plus de 2200 chauffeurs de VTC sont en grève, et devraient le rester jusqu’à mercredi. Si la mobilisation semble rencontrer un certain succès, c’est en raison des attaques successives que subissent les travailleurs de ces plateformes depuis quelques mois. « Sous prétexte qu’elles perdent du chiffre d’affaires, elles veulent compenser sur le nôtre », s’indigne Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat INV, en dénonçant la diminution de la part perçue par les chauffeurs sur chaque course. Une baisse de rémunération d’autant plus difficile à accepter pour ces travailleurs qu’ils doivent eux-mêmes supporter les augmentations du coût de l’essence et de l’entretien de leur véhicule.

 

Une grève pour peser dans le débat

 

« On ne peut plus accepter ça, tranche le syndicaliste. Ils attaquent notre portefeuille donc on attaque le leur ». Cette grève de trois jours pourrait augurer d’une mobilisation sur le plus long terme. Le syndicat INV entend ainsi lancer une grève perlée de trois jours chaque mois. « On essaye d’étendre le mouvement auprès du plus de chauffeurs. Après, on aimerait bien prolonger la durée de la grève, pourquoi pas d’une semaine chaque mois », explique-t-il.

« Aujourd’hui, on reçoit des appels de gens qui veulent se suicider, se désespère le syndicaliste. Qu’est-ce que je leur dis à ces personnes-là qui ont 70 000€ de crédit et qui sont déconnectés par la plateforme ? ». Cette déconnexion forcée consiste à priver les chauffeurs d’accès à l’application, et ainsi de revenus. Une manière pour les plateformes de punir les chauffeurs qui ne leur conviendraient pas, et donc d’exercer une forme de subordination. « On veut nous mettre sous le statut d’indépendant, mais on est subordonné », souligne…

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Auteur: Victor Fernandez