« J’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école », a annoncé Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, le 27 août. Dans les faits, une élève qui se présenterait aux portes de son établissement en portant une abaya serait empêchée de rejoindre sa classe et ses camarades dans cette tenue. L’interdiction du port de cette longue robe s’inscrit dans l’histoire du rapport colonial de l’État français aux populations issues de l’immigration postcoloniale. Trois dates marquent cette histoire. 1989 : le directeur d’un établissement exclut trois jeunes filles qui portent le voile. 1994 : une circulaire distingue les signes religieux « discrets » et admis au sein de l’école et ceux dits « ostentatoires », refusés. 2004 : une loi est promulguée qui interdit le port de tout signe religieux « ostensible ».
Aujourd’hui, le refus que des adolescentes étudient et entretiennent des relations avec leurs camarades et les équipes éducatives en portant l’abaya est justifié par le respect dû au principe de laïcité. L’esprit historique de la laïcité est celui de la liberté de conscience, ce qui induit une neutralité d’État. Or, au gré des époques, des intérêts partisans et des configurations politiques, la laïcité est devenue un discours de défense de l’égalité homme-femme. Ou, pour le dire autrement : un discours faisant de l’islam une religion patriarcale, une menace pour la démocratie française. Et cette démocratie se doit, alors, de sauver les femmes musulmanes des hommes musulmans et de la culture de l’islam, plus généralement.
Ces jeunes filles, en tant que femmes et en tant…
La suite est à lire sur: www.politis.fr
Auteur: Kaoutar Harchi