Le football professionnel a-t-il sa place au sein de l’économie sociale et solidaire (que l’on connaît parfois sous l’acronyme ESS), cette économie alternative qui valorise à la fois ancrage au territoire, coopération, utilité sociale et performance économique ? Le Football Club Sochaux Montbéliard (FCSM) notamment, club historique franc-comtois fondé en 1928, est en passe de se relancer sous le statut de Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC).
Après 90 années passées au niveau professionnel, un palmarès conséquent (deux championnats et deux coupes de France notamment) et jusqu’à 150 salariés, le FCSM connaît des difficultés que l’on peut relier au retrait progressif de Peugeot, marque automobile historiquement intégrée dans ce territoire et qui a permis le développement d’un grand club dans une petite ville. Le Peugeot de 2023, intégré au Groupe Stellantis, mise sur une montée en gamme, sponsorise le golf, le tennis et s’éloigne d’un sport qui véhicule des valeurs populaires. La fin du patronage de l’entreprise automobile en 2015 s’est suivie d’une succession néfaste d’investisseurs étrangers et de difficultés de gestion.
Le club du Doubs, proche du dépôt de bilan, évolue actuellement en National (3e division), mais il aurait commencé la saison à un niveau bien inférieur sans le retour d’un ancien président du club, Jean-Claude Plessis, et la levée de fonds portée par l’association de supporters les « Sociochaux ». L’initiative visait notamment rassembler les différents acteurs du territoire concernés par la survie de ce club emblématique. Plus de 11 000 supporters, mais aussi des joueurs, anciens joueurs, des entreprises du territoire et les collectivités se sont fédérés autour d’un projet coopératif et économique de territoire.
Dans le milieu du football, le FCSM n’est pas le premier à penser aux modèles et outils développés par l’ESS,…
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Auteur: Guillaume Denos, Maître de Conférence, Université d’Angers