- Capestang (Hérault), reportage
Quelques bourdons butinent les lavandes. Accroupie au milieu des rangées, Emmanuelle Duroc les salue. Les joues légèrement rougies par le vent froid du début d’automne, elle s’occupe de ses plants d’aromates. De la lavande, donc, mais aussi du thym, du romarin, du lavandin, de la sauge qui embaument l’air ambiant. Au loin, le temps clair permet de distinguer les derniers reliefs de l’extrême sud du Massif central. Autrefois secrétaire, avec des journées à travailler entre quatre murs, la jeune femme savoure désormais la vue et la vie en plein air. « J’ai commencé à cultiver il y a deux ans, et j’ai déclaré mon activité officiellement en juillet 2019 », raconte-t-elle. « Ici, c’est ma première parcelle. J’ai mis du temps à la trouver ! »
Non issue du milieu paysan, reconvertie sur le tard, Emmanuelle Duroc a dû franchir les nombreux obstacles placés sur la route des néopaysans — la plus grande difficulté est bien souvent de trouver une terre. Elle a passé plusieurs mois à scruter Le bon coin, le site en ligne de petites annonces où l’on trouve notamment des offres immobilières. « Je ne compte pas les coups de fil, les demandes de renseignement… C’est paradoxal : il y a des terres en friche partout ! Mais soit on ne retrouve pas le propriétaire soit ils ne veulent ni louer ni vendre. Ou vous le proposent à prix d’or. »
Emmanuelle Ducros.
Dans sa quête, elle a finalement croisé le chemin de l’association Terre de liens et de la mairie de Capestang, petite commune de l’Hérault, qui lui ont proposé 2.600 mètres carrés au milieu des vignes, avec possibilité d’irrigation — l’eau étant indispensable pour ses jeunes pousses. Une petite surface, certes, mais assez pour se mettre le pied à l’étrier. La parcelle, qui appartient à la mairie, est mise à…
Auteur: Marie Astier (Reporterre) Reporterre
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