Dix ans après son lancement, l’installation généralisée des compteurs Linky est en passe de se terminer. Et pour l’occasion, à partir de cet été, Enedis, gestionnaire du réseau, facturera environ 11 euros de taxe supplémentaire tous les deux mois les derniers récalcitrants qui ont refusé d’installer un compteur connecté et de transmettre leurs relevés de consommation.
Une dernière étape après des années de déploiement dans tout le pays, parfois à marche forcée, de 34 millions de compteurs. Le tout pour un coût de « seulement » 4,6 milliards d’euros, 880 millions d’euros de moins que ce qui avait été estimé au départ, nous apprend un rapport de la Cour des comptes publié fin novembre. Un bilan financier qui nous apprend que Linky a profité à Enedis, mais peu aux particuliers.
Enedis, premier à en profiter
La cour constate que le premier bénéficiaire du projet est avant tout Enedis, gestionnaire du réseau, qui a eu des conditions financières « très avantageuses ». Un mécanisme complexe de différé tarifaire a ainsi été mis en place avec l’aval de la Commission de régulation de l’énergie pour soutenir l’installation des compteurs connectés. Si l’investissement était porté par Enedis, filiale à 100 % d’EDF, il a été intégralement remboursé grâce aux économies que Linky lui a apportées.
Or depuis 2021, relève la Cour des comptes, c’est en fait le consommateur ou la consommatrice qui a financé le coût de ce différé tarifaire, pour 785 millions d’euros, via l’une des principales taxes sur l’électricité, le Turpe. Un problème qui avait déjà été pointé en 2018 lors du précédent rapport de la Cour des comptes sur Linky.
Surtout, désormais que les compteurs sont amortis, Enedis va pleinement bénéficier du principal intérêt des compteurs : réaliser des opérations à distance sans avoir à…
Auteur: Elsa Souchay