Les cryptomonnaies sont en crise, mais elles n’ont pas dit leur dernier mot

Les cryptomonnaies connaissent une crise sans précédent depuis l’arrivée des premiers actifs cryptés et monnaies virtuelles, dans les années 90, et leur démocratisation dans les années 2010.

Le Bitcoin a connu une dégringolade sans précédent à la fin de l’année 2020, et ne s’en est pas encore remis. En plus de cette baisse marquée, on discute abondamment de l’effondrement inquiétant de certaines cryptomonnaies dites stables (« stablecoins »), censées être moins volatiles.

À cela s’ajoute la chute de géants du milieu des cryptoactifs, notamment en raison d’allégations de fraude, comme pour le scandale de FTX. À l’apogée de son activité, cette plate-forme d’échange comptait un million d’utilisateurs et occupait la troisième place d’échanges de cryptomonnaie en termes de volume.

Des experts s’entendent pour dire que les contrecoups de son effondrement ont affecté durement les investisseurs, ralentissant au passage le rythme d’adoption des cryptoactifs pour les prochaines années.



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En tant qu’experte dans le domaine des cryptomonnaies, je tenterai de fournir des pistes de réponses à la question suivante : les cryptomonnaies sont-elles vraiment là pour rester ou ne s’agit-il que d’un effet de mode ?

Spéculation et volatilité extrême

Les cryptoactifs sont notamment des jetons qui peuvent servir à des fins de monnaie numérique (soit des cryptomonnaies, telles que le Bitcoin et l’Ethereum). Ils sont également utilisés à des fins d’investissement dans une entité (« security token », un jeton donnant droit à la propriété d’une portion d’une entité), ou à des produits ou services (« utility token », soit un jeton donnant droit à l’obtention d’un produit une fois sa production terminée, par exemple).

Les jetons stables, qui sont censés être associés à une moindre volatilité, ont ceci de particulier qu’ils sont adossés à une devise (comme le dollar US), un produit de base (« commodity », par exemple l’or) ou encore un instrument financier (par exemple une action ou une obligation). Cela a pour objectif de conserver la stabilité de la valeur de la monnaie numérique.

homme montre l’écran de son téléphone sur lequel on peut voir son solde de cryptomonnaies

Erich García, un programmeur et YouTuber de 33 ans, pose avec son portefeuille de bitcoins, dans sa maison de La Havane, à Cuba, en mars 2021.
(AP Photo/Ramon Espinosa)

Les manchettes font état presque quotidiennement de la dégringolade du Bitcoin. Bien que cette chute ne soit pas la première, elle marque particulièrement les esprits, car il s’agit d’une baisse de valeur sans précédent depuis la fin de 2020. Cet effondrement s’explique en partie par la hausse des taux d’intérêt et la fuite des investisseurs de ces investissements risqués. Bien qu’il ait repris de la valeur depuis, le Bitcoin reste néanmoins loin des sommets déjà atteints.

Cette couverture médiatique soulève beaucoup de questionnements sur la pérennité de ces cryptoactifs. En effet, ces derniers sont marqués par une volatilité extrême associée à sa non-réglementation sur les marchés, en plus d’être associés à la spéculation par plusieurs intervenants dans le monde de la finance.

D’ailleurs, la BBC rapportait récemment que le blanchiment de cryptomonnaies avait augmenté de 30 % en 2021. La Federal Trade Commission, qui a pour objectif de protéger les consommateurs américains, a pour sa part rapporté que des schémas de fraude ont coûté plus d’un milliard de dollars en cryptomonnaies en 2021 à des investisseurs. Inutile de dire que bien peu d’investisseurs floués ont revu la couleur de leur argent.

Un milliard d’utilisateurs d’ici 2022

Or, nous voyons une augmentation lente, mais certaine, de l’adoption des cryptomonnaies par des entreprises. Dans le cadre d’une étude en cours portant sur l’impact de l’adoption des cryptomonnaies par des sociétés publiques sur leur responsabilité sociale, j’ai noté que nombre d’entre elles, telles que Starbucks et McDonald’s, ont commencé à accepter le Bitcoin comme forme de paiement. Cela est notamment le cas dans leurs succursales du Salvador, dans la foulée de l’adoption par ce pays du Bitcoin comme monnaie officielle.

D’autres, comme le…

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Auteur: Annie Lecompte, Assistant prof – Audit, Université du Québec à Montréal (UQAM)