Les cyanobactéries toxiques prolifèrent dans les étendues d’eau

Shorts de bain colorés, serviettes de plage et peignes «pour se recoiffer après la baignade» : mardi 21 juillet, Ibrahim et ses amis s’apprêtaient à piquer une tête dans les étangs d’Apigné, à cinq kilomètres de Rennes. C’est une jolie étendue d’eau où ils sont arrivés en quelques coups de pédale, en longeant le chemin de halage qui part du centre-ville. Les températures avoisinaient les 30 °C. En arrivant au bord de l’eau, les jeunes hommes ont déchanté. Un panneau «Baignade interdite» et un filet de sécurité ont coupé leur élan. «C’est toujours pareil ici, la baignade est tout le temps interdite! C’est quoi le problème, au juste?» s’agace Ibrahim, apprenti dans une boulangerie.

Le «problème», ce sont les cyanobactéries, «des microorganismes invisibles à l’œil nu, qui apprécient les eaux douces, calmes, peu profondes et riches en nutriments», explique Cécile Bernard, chercheuse au Muséum national d’histoire naturelle, spécialiste dans l’écotoxicologie des cyanobactéries. Ces bactéries donnent une couleur verdâtre aux plages, aux lacs ou aux rivières où elles prolifèrent. Et quand vient l’été, avec la chaleur et la lumière, elles se démultiplient.

Au-delà de 100.000 cellules par millilitre, les agences régionales de santé (ARS) recommandent d’interdire la baignade et certaines activités nautiques présentant un risque de chute dans l’eau. «Aux étangs d’Apigné, la concentration de cyanobactéries est malheureusement très souvent supérieure à 100.000 cellules», regrette Yannick Nadesan, adjoint à la santé à la mairie de Rennes. Depuis le début de l’été, la baignade n’a pu être autorisée qu’une semaine entre le 20 juin et le 21 juillet.

Le prélèvement effectué le 15 juillet a détecté 140.600 cellules par millilitre, soit «une très forte présence de cyanobactéries», commente Brigitte Bacon, technicienne sanitaire à l’agence régionale de santé Bretagne, qui effectue des prélèvements tous les quinze jours dans la zone de baignade et de…

Auteur : Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre)
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