Les « darons » en festival électro : choc des générations à Tomorrowland ?

Même si l’origine de la musique électronique remonte aux années 1950 et 1960, c’est véritablement dans les années 80 et 90 avec les mouvements house et techno et le développement de la rave culture, qu’elle a conquis un large public, en France et à travers le monde. La génération des fans d’électro qui avaient 20 ans dans les années 80-90 en ont maintenant 50 ou plus encore. Ils continuent à écouter Laurent Garnier et autres légendes. Néanmoins, l’électro garde une image associée à un public jeune, notamment du fait que les festivals, dont Tomorrowland, créé en Belgique en 2003 et qui a depuis essaimé dans le monde entier, véhicule cette idée au travers de sa communication ne mettant en scène que des festivaliers de 20-30 ans.

Publication Facebook de Tomorrowland mettant en scène des jeunes festvialiers.

Or, la communauté électro et donc celle des festivaliers s’est élargie. Nombre de quadragénaires et quinquagénaires souhaitent fréquenter les festivals électro, de la même manière qu’ils fréquentent les festivals de musiques actuelles (35 ans de moyenne d’âge). Une récente étude menée aux États-Unis montre que 67 % des gens pensent qu’on n’est jamais trop vieux pour faire la fête, et même 72 % pour aller dans voir des concerts durant plusieurs jours.

Comment se passe cette cohabitation entre différentes générations ? Se sent-on légitime dans un festival électro quand on est quadragénaire ou quinquagénaire ? Nous avons essayé de le découvrir au festival « Tomorrowland Winter ».

Étude Tickpick, 2019.
Tickpick

Tomorrowland Winter : un festival intergénérationnel

L’édition hiver du grand festival belge Tomorrowland se tient à l’Alpe d’Huez, la station de ski de l’Isère, fin mars, depuis 2019. La moyenne d’âge des festivaliers est de 32 ans, ce qui est élevé pour un festival EDM (electro dance music) : 27 ans pour Tomorrowland Summer, 24 ans pour Electrobeach festival, par exemple. Il s’explique notamment par le fait que l’accès au festival est interdit aux moins de 18 ans, mais surtout par le coût important du pack billet d’entrée + skipass pour les remontées mécaniques (465 euros pour quatre jours, 615 euros pour sept jours) auquel il faut ajouter l’hébergement dans…

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Auteur: Nico Didry, Maître de conférences en ethnomarketing, Stratégies Economiques du Sport et du Tourisme, CREG, Université Grenoble Alpes (UGA)