Les défenseurs des Jardins d'Aubervilliers obtiennent l'arrêt des travaux

Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), reportage

« La maire a dit qu’elle ne vous recevrait pas, s’agace un vigile. Elle n’est pas ici de toute façon ! » La vingtaine de défenseurs des jardins ouvriers des Vertus tente de pénétrer dans l’enceinte de la mairie d’Aubervilliers, en vain. Deux hommes en tenue sombre bloquent la porte d’entrée, ne laissant qu’un mince filet d’air pour poursuivre les négociations enflammées. « Tant pis ! Sûrement s’en veut-elle d’avoir commis une si grosse erreur, s’écrie Viviane, sourire aux lèvres. On fera la photo sans elle ! » En rang d’oignons sur le parvis de l’hôtel de ville, les militants immortalisent cette nouvelle victoire juridique contre la bétonisation des jardins, les poings brandis vers le ciel.

La veille, mercredi 9 mars, la cour administrative d’appel de Paris a confirmé l’obligation de la mairie d’Aubervilliers de suspendre immédiatement les travaux de la piscine d’entraînement des Jeux olympiques de Paris 2024. Un mois plus tôt, le 10 février, la même cour avait déjà statué sur l’irrégularité du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) de Plaine commune. Les juges exigeaient alors la remise en conformité de ce document de planification de l’urbanisation, qui autorisait à tort l’aménagement de plusieurs projets sur une partie des jardins ouvriers. Les travaux devaient alors être interrompus.

Ivan Fouquet, architecte mobilisé : « La mairie pourrait toujours se pourvoir en cassation mais ça prendrait des mois. » © Emmanuel Clévenot / Reporterre

Toutefois, à ce moment-là, la mairie et l’intercommunalité ont fait le choix d’une lecture détournée de cette première décision de justice. Mathieu Hanotin, édile socialiste de Saint-Denis à la tête de l’intercommunalité, avait alors déclaré : « Il n’y a pas de conséquence immédiate sur la question des travaux, le permis de construire reste valable. Cela ne remet pas en cause le projet. » Résultat : quatre semaines durant, la bétonisation des anciens jardins ouvriers s’est poursuivie sous le regard incrédule du collectif, qui pensait pourtant avoir remporté la bataille.

« Ils seront bientôt hors délais. La piscine olympique ne se fera pas ! »

Révoltés mais pas résignés, les militants ont donc déposé une requête devant le juge des référés, le 22 février, pour faire valoir la décision du 10 février et réclamer en urgence la suspension du chantier. « Lorsque l’avocat nous a appelés hier, pour nous dire que le juge…

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Auteur: Emmanuel Clévenot (Reporterre) Reporterre