Les dilemmes du Hezbollah face à la guerre sur Gaza — Alexandre AOUN

Depuis le 7 octobre 2023, des escarmouches opposent l’armée israélienne au Hezbollah. En novembre 2023, le secrétaire général du mouvement Hassan Nasrallah, après un long silence était intervenu pour définir la stratégie de son organisation face à la guerre contre Gaza. Nous republions l’article publié à ce moment.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a brisé le silence le 3 novembre. Celui dont on attendait la réaction depuis l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » conduite par le Hamas le 7 octobre avait jusque-là laissé le cheikh Hachem Safieddine, président du conseil exécutif du Hezbollah et Naïm Qassem, le secrétaire général adjoint, s’exprimer sur la situation à Gaza et dans le sud du Liban. Dans une allocution très attendue, le secrétaire général du Hezbollah a tenu à clarifier son positionnement et sa stratégie. Rejetant les spéculations occidentales sur la participation iranienne, le leader du parti chiite libanais a précisé que l’opération découlait d’une «  décision palestinienne à 100 %  », dont il n’était lui-même pas au fait.

Sur l’ouverture d’un deuxième front à la frontière libanaise, objet de toutes les attentes, le «  Sayyid  » est resté assez énigmatique. Il a précisé que la milice était entrée en guerre depuis le 8 octobre pour soutenir son allié gazaoui, attirer vers le nord une partie de l’armée israélienne et ainsi alléger la pression sur Gaza. «  Ce qui se passe à la frontière peut paraître modéré pour certains. Mais ce n’est pas le cas  », a-t-il affirmé.

Le souvenir douloureux de 2006

Pour l’heure, les combats restent très localisés, avec des escarmouches, des infiltrations, des tirs sur des postes d’observation. Le parti de Nasrallah cible majoritairement les fermes de Chebaa, territoire libanais occupé militairement par les forces israéliennes depuis juin 1967. Malgré les morts recensés des deux côtés de…

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Auteur: Alexandre AOUN