La naissance du Covid-19 dans une ferme d’animaux à fourrure chinoise — et notamment de visons — semble de plus en plus plausible, comme le montre cette enquête. Fin décembre 2020, Reporterre avait révélé que les souches responsables des deux vagues épidémiques qui ont ravagé l’Europe étaient apparues à proximité immédiate d’importants élevages de visons. Reporterre a continué l’enquête du côté chinois. Aujourd’hui même, vendredi 8 janvier, Science a publié un article soulignant la nécessité d’étudier le lien entre Covid et visons.
Ira, ira pas ? Plus personne ne sait à l’heure où nous écrivons ces lignes si la délégation de scientifiques sélectionnés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se rendra bel et bien en Chine pour enquêter sur l’origine de la pandémie. Les dix experts internationaux n’ont toujours pas reçu les autorisations nécessaires pour entrer sur le territoire. Des négociations semblent être en cours, mais l’opacité est telle que nul n’en connaît les enjeux.
Il est stupéfiant qu’un an après ce qui s’annonce comme la plus importante pandémie du siècle écoulé, aucun progrès n’ait été réalisé dans la compréhension de comment le Sars-CoV-2 a pu être transmis à l’humain depuis la chauve-souris, son hôte naturel. Une incertitude qui n’est pas due aux limites de la science, mais bel et bien à l’attitude des autorités chinoises, qui depuis un an s’opposent becs et ongles à toute tentative indépendante — quand bien même elle viendrait de l’intérieur du pays — de répondre à cette question. On se demande ce que la Chine veut absolument cacher.
Difficile de ne pas noter, en particulier, qu’aucune enquête n’a été menée pour confirmer ou infirmer une hypothèse aussi évidente que rarement mentionnée : celle d’une origine de la pandémie dans un élevage d’animaux à fourrure. La Chine est en effet à la fois le premier marché…
Auteur: Yann Faure, Yves Sciama Reporterre
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