Depuis quelques jours, les appels vibrants à la réouverture des librairies se sont succédés, en provenance du monde politique, médiatique et intellectuel. De la maire de Paris Anne Hidalgo aux écrivains Edouard Louis ou Emmanuel Carrère, en passant par Rachida Dati (qui voit dans les livres “un enjeu de lutte contre le séparatisme”), des voix se sont élevées pour des raisons à première vue nobles : pourquoi ne pas considérer les librairies comme des commerces “essentiels” ? Pourquoi laisser s’installer une concurrence déloyale en faveur d’Amazon ? N’avons-nous pas particulièrement besoin de livres pour affronter cette époque troublée ? Hélas, aucune de ces personnalités politiques ou médiatiques, aussi “de gauche” soient-elles, ne semble s’être demandée si les libraires eux-mêmes, et en particulier les salariés des librairies, pouvaient souffrir d’une ouverture en pleine deuxième vague de l’épidémie.
Jeudi 29 octobre, je me suis rendu chez “ma” libraire, comme on aime dire quand on a la chance de vivre plusieurs années au même endroit et qu’on a “sa” libraire, “son” boulanger ou “son” maraîcher ou boucher. Surprise, j’apprends que la journée avait été folle pour la boutique : alors que les réseaux sociaux se déchaînent contre “ces beaufs qui vont faire des provisions au supermarché”, les librairies sont également prises d’assaut, parfois par des gens qui vont ensuite publier sur les réseaux sociaux une photo du tas de livres qu’ils ont acheté pour “faire des provisions face au confinement”.
Ce mouvement de soutien aux librairies s’est accompagné d’une campagne en faveur de leur ouverture pendant ce nouveau confinement. Une pétition a été lancé par le Syndicat des Libraires, qui rassemble les entreprises de librairie, adressée au président de la République : Pour ses auteurs, “les librairies jouent un rôle que nul autre ne peut tenir dans…
Auteur: Rédaction Frustration Mag
La suite est à lire sur: www.frustrationmagazine.fr