La technologie blockchain, grâce à la sécurité qu’elle offre, a permis l’avènement d’une finance décentralisée, alternative aux marchés traditionnels. Pour ce faire, des « contrats intelligents » sont déployés, c’est-à-dire du code informatique régissant des opérations. Dans ce cas, l’« argent » envoyé doit être représentable sur la blockchain : c’est donc une cryptomonnaie. Tel est, par exemple, ce qui peut être mis en place grâce au système Ethereum.
La finance décentralisée vise à réduire le niveau d’intermédiation et donc les coûts payés par les utilisateurs. Elle permet, en principe, de s’affranchir du contrôle d’autorités centralisées ainsi que des barrières d’accès aux opérations qu’elle propose. En outre, les codes des contrats intelligents sont publics, ainsi que l’historique des opérations.
Cela alimente néanmoins plusieurs préoccupations. Les écosystèmes actuels, modestes en taille, bien que déjà significatifs, auront-ils la capacité de prendre l’envergure nécessaire à un emploi répandu et réellement utile ? Les régulateurs auront-ils des motifs de prendre des mesures choc à l’endroit des protocoles, et si oui, ces derniers pourront-ils alors remplir leur fonction novatrice annoncée ? Des questions se posent également en matière de sécurité : cyberattaques, escroqueries ou failles de codes informatiques peuvent conduire à d’importantes pertes de fonds, parfois sans recours possible.
À l’heure actuelle, il y a deux utilisations principales de la finance décentralisée. La première est les teneurs de marchés automatiques dont le rôle est d’offrir une alternative aux plates-formes centralisées d’échanges de monnaies. La seconde est celle du prêt décentralisé, objet de nos travaux avec Franck Gabriel, chercheur à l’Université Lyon I. Celui-ci doit encore prouver sa capacité à concilier idéaux des cryptomonnaies et réelle création…
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Auteur: Sylvain Carré, Maître de conférences en Economie, Université Paris Dauphine – PSL