Dans un ouvrage rigoureux et passionnant consacré aux enfants au Moyen Âge récemment paru chez Tallandier, Didier Lett, historien médiéviste spécialiste de l’enfance et de la famille, démontre que l’enfance médiévale est un objet d’étude à part entière, qui échappe à tout manichéisme.
1960 : l’historien Philippe Ariès sort un livre de référence baptisé L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime. Bien que l’ouvrage fasse figure de pionnier du champ d’étude de l’enfance médiévale, il tendait à nier le souci éducatif et affectif à l’égard des enfants durant cette période. Des années plus tard, d’autres historiens auront tendance, au contraire, à gommer les aspects sombres de la vie d’un tout petit au Moyen Âge.
2025 : soixante-cinq ans plus tard, Didier Lett, historien médiéviste spécialiste de l’enfance et de la famille redessine les contours de ce sujet avec brio, objectivité, solidité intellectuelle et surtout sans manichéisme, dans son ouvrage Enfants au Moyen Âge – XIIe-XVe siècle, paru récemment chez Tallandier. Mieux encore : il parvient, avec une plume vivante et fluide, à donner un aspect profondément incarné à des êtres séparés de nous par plusieurs siècles, à grand renfort de sources d’époque, parfois obsolètes pour notre vision des choses, parfois d’une indéniable fraîcheur. Didier Lett parvient à dresser un panorama rigoureux et nuancé de chaque étape de cette période de la vie, de la grossesse à l’arrivée à l’âge adulte en passant par les premiers mois/années de vie de l’enfant. Il aborde aussi bien son cheminement familial que son instruction extérieure. Le tout en refusant de dissimuler les faces obscures mais bien décidé à en montrer les aspects mélioratifs et surprenants pour un lecteur du XXIe siècle.
On apprend aussi que les césariennes pouvaient être pratiquées, mais uniquement si la mère était décédée car la…
Auteur: Ella Micheletti