Les enfants ne font pas assez d’activité physique: une nouvelle étude lance l’alerte sanitaire

L’inactivité physique est la quatrième cause de décès dans le monde. Elle est également associée aux maladies chroniques et aux handicaps. Des recherches récentes estiment que le monde pourrait connaître près d’un demi-milliard de nouveaux cas de maladies chroniques majeures d’ici 2030 si les gens ne deviennent pas plus actifs. Une activité physique régulière permet de prévenir et de gérer de nombreuses maladies chroniques. Les moyens les plus courants d’être physiquement actif sont la marche, le vélo et le sport.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aux enfants et aux adolescents (5-17 ans) de pratiquer en moyenne au moins 60 minutes par jour une activité physique d’intensité modérée à vigoureuse. Cette activité doit comprendre des activités aérobiques vigoureuses, ainsi que des activités visant à renforcer les muscles et les os, au moins trois jours par semaine. Il est également recommandé que les enfants ne passent pas plus de deux heures par jour devant un écran récréatif. Ces recommandations visent à améliorer la santé physique et mentale des enfants, ainsi que leurs résultats cognitifs.

Avant la pandémie de COVID-19, l’activité physique des enfants et des adolescents était déjà inférieure aux niveaux recommandés. En 2016, 81 % des adolescents du monde entier âgés de 11 à 17 ans étaient considérés comme physiquement inactifs. Les filles étaient moins actives que les garçons.

La pandémie n’a fait qu’aggraver la situation. L’inactivité physique des enfants et des adolescents est devenue une priorité de santé publique mondiale. Elle figure désormais dans les plans d’action mondiaux.

Par exemple, en prenant 2016 comme référence, l’OMS, par le biais de son Plan d’action mondial pour promouvoir l’activité physique, a visé une réduction de 15 points de pourcentage de la prévalence de l’inactivité physique chez les adolescents d’ici 2030. Cet appel à l’action a également imploré les autres organisations internationales et les gouvernements d’aider à suivre les progrès de la promotion de l’activité physique chez les enfants et les adolescents.

En réponse à cette crise mondiale de l’inactivité physique, à l’appel international à l’action et à la nécessité de recueillir systématiquement des données comparables, l’Alliance mondiale pour des enfants actifs et sains a récemment publié une étude majeure, la première à fournir une évaluation complète de l’activité physique chez les enfants et les adolescents. Publiée en octobre 2022, l’étude comprend des données qui ont été recueillies avant et pendant la pandémie de COVID-19. Nous faisions partie des 682 experts qui ont évalué 10 indicateurs communs d’activité physique chez les enfants et les adolescents du monde entier.

Notre étude montre que l’activité physique des enfants et des adolescents ne s’est pas améliorée. Environ un tiers des enfants et des adolescents dans le monde étaient suffisamment actifs physiquement, tandis qu’un peu plus d’un tiers respectait la recommandation sur le temps d’écran récréatif pour une meilleure santé et un meilleur bien-être. Ces résultats indiquent qu’une proportion importante d’enfants et d’adolescents qui ne respectent pas les recommandations en matière d’activité physique sont exposés à un risque accru de résultats négatifs et de développement de maladies chroniques à un âge beaucoup plus précoce.

L’effet COVID

La plupart des experts ayant participé à notre étude s’accordent à dire que la crise de l’inactivité physique chez les enfants est un défi permanent de santé publique et que la pandémie COVID-19 semble l’avoir aggravée. Lorsqu’ils ont été interrogés, plus de 90 % des experts ont déclaré que le COVID-19 avait un impact négatif sur les comportements sédentaires, le sport organisé et l’activité physique des enfants. Nos conclusions sont confirmées par de nombreuses études.

Les mesures de confinement imposées au plus fort de la pandémie de COVID-19 ont entraîné la fermeture des écoles et des parcs publics, ce qui a entravé le niveau d’activité physique des enfants. Les recherches indiquent que l’activité physique modérée à intense des enfants a diminué de 17 minutes par jour pendant la pandémie. Cela représente une réduction de près d’un tiers de l’activité quotidienne recommandée. Une autre étude mondiale représentant 187 pays a montré une…

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Taru Manyanga, Assistant Professor-Physical Therapy, University of Northern British Columbia