Les engrais invités aux journées du patrimoine ?

Pendant les débats sur la Loi Climat, le gouvernement a fait pression pour empêcher l’adoption de mesures ambitieuses pour réduire la consommation d’engrais azotés de synthèse, un impératif écologique et social auquel s’est pourtant engagé la France.

Ce gouvernement, qui n’est pas à une contradiction près, a ouvert aux citoyen·nes français·es les portes de plusieurs usines d’engrais dans le cadre des Journées du patrimoine, octroyant implicitement à cette industrie le label de « site d’exception qui fait la fierté de la France ».

On décrypte pour vous le greenwashing de l’une des principales entreprises du marché français des engrais azotés de synthèse.

Des produits « naturels » pour une « agriculture durable »

Samedi 18 septembre, abasourdis par l’ouverture de l’usine Timac Agro au public pour les Journées du Patrimoine, nous nous rendons au Tréport pour assister à la visite organisée par le groupe Roullier.

La visite débute par une vidéo de marketing pour laquelle les visiteur·ices sont prié ·es de s’asseoir. Dans cette vidéo, comme dans les différentes prises de parole lors du parcours de visite, certains mots sont régulièrement utilisés pour décrire les activités de l’usine : des produits « naturels » pour une « agriculture durable ». Selon les organisateur·ices, les molécules utilisées dans la fabrication des engrais proviennent de « ressources naturelles » et leur business s’inscrirait même dans le modèle vertueux de « l’économie circulaire ».

L’impact climatique de la fabrication d’engrais n’est bien sûr jamais mentionné, alors qu’il faut l’équivalent en gaz d’1kg de pétrole pour fabriquer 1kg d’azote, et que la France consomme en moyenne 80kg d’engrais azotés par hectare par an… Nous avons posé la question de la nécessité du gaz fossile dans le processus de fabrication : plusieur·es employé·es ont botté en touche, un seul a osé dire que le gaz « naturel » s’échappe constamment dans l’atmosphère « alors autant l’utiliser », comme si ce gaz n’était pas extrait industriellement par l’action de l’homme. Des ressources « naturelles » certes, mais dont l’exploitation n’a rien de durable !

Opération greenwashing

Avec cette visite publique, le groupe Roullier s’offre ainsi une belle opération de greenwashing auprès des habitant·es. Cynique quand on sait que les usines d’engrais (dont celles de la Timac) sont régulièrement épinglées, en France, pour les diverses pollutions de…

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Auteur: Sandra Imbault