Les enjeux de la lutte contre les méga-bassines

Qu’est qu’une méga-bassine ?

Il s’agit d’une réserve d’eau artificielle, de très grande taille, en moyenne de 10 hectares, de 8 mètres de profondeur, tapissée d’une bâche plastifiée, ceinturée par une digue de 10 mètres de hauteur. Ses promoteurs affirment que ces bassines permettent de récupérer de l’eau de pluie en hiver.

Bien sûr, il ne pleut pas suffisamment pour remplir les bassines ; toutes disposent d’un système de pompage qui prélève de l’eau dans la nappe phréatique ou dans les cours d’eau avoisinants. Cela n’est pas sans conséquence sur l’eau potable et sur la biodiversité ; certains cours d’eau s’assèchent suite à la construction de bassines.

Par ailleurs, 20% de cette eau disparaît sous forme d’évaporation. Ainsi, le cycle de l’eau se trouve considérablement perturbé. Paradoxalement, en ces périodes de sécheresse, il est demandé aux habitant·es de restreindre leur consommation d’eau.

Les bassines servent à irriguer de grosses exploitations productivistes, tournées vers l’exportation, telles que le maïs, gourmand en eau, utilisé pour l’élevage industriel. Cette agriculture utilise par ailleurs des intrants ayant un impact sur la qualité de l’eau.

On assiste ainsi à une privatisation de l’eau pour le bénéfice de seulement 6 % des agriculteurs de la zone concernée. En effet, la construction des bassines est financée à plus de 70 % par de l’argent public, notamment par l’Agence de l’Eau, elle-même en partie financée par une taxe prélevée sur les factures des usagèr·es de l’eau.

Ces bassines se multiplient en Poitou-Charentes, dans le Berry et partout en France. Les différents projets de bassines sont recensés sur une carte qui est disponible en ligne.

La mobilisation contre les méga-bassines

Bassines Non merci (BNM) est un collectif citoyen, regroupant des particuliers, des associations, des syndicats et des partis politiques. Depuis sa création, il lutte sur différents fronts : juridique (en menant des recours), politique (en participant par exemple aux commissions d’enquêtes parlementaires), et par des mobilisations citoyennes.

BNM a reçu le soutien des Soulèvements de la Terre. Les Soulèvements de la Terre est « une tentative de construire un réseau de luttes locales tout en impulsant un mouvement de résistance et de redistribution foncière à plus large échelle ». En lien avec les luttes locales, ils organisent des manifestations de masse, en appelant à venir de tout le territoire.

Ces deux collectifs ont organisé…

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Auteur: Gilles Sabatier