L’inculpation de l’ex-président des États-Unis, Donald Trump, accusé d’avoir tenté de renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020, constitue le test le plus sérieux dans l’histoire américaine en matière de gouvernement constitutionnel, et ce, depuis décembre 1860. C’est en effet à ce moment que l’État de Caroline du Sud a fait sécession de l’Union, ce qui a déclenché les événements qui ont abouti à la guerre de Sécession.
Avant de réfléchir aux enjeux de cette crise, il convient toutefois de s’interroger sur ses racines profondes.
Comment un président battu a-t-il pu refuser d’accepter les résultats d’une élection historiquement sûre, provoquer une émeute au Capitole et conserver la loyauté inébranlable d’un tiers des Américains ?
Comment cette même personne pourrait-elle séduire environ un sixième des électeurs, ce qui lui permettrait de revenir au pouvoir en 2024 en tant que candidat républicain ?
Des gens choisis
En tant qu’historien qui essaie d’avoir une vision à long terme des événements actuels, je vois une explication sous-jacente qui remonte — aussi étrange que cela puisse paraître — à un simple passage d’un livre publié à Paris il y a 238 ans.
« Ceux qui travaillent le sol sont le peuple élu de Dieu. » C’est ce qu’a proclamé Thomas Jefferson en 1785 dans ses Notes sur l’État de Virginie, qu’il avait écrit à l’origine sous la forme d’une série de lettres destinées à un visiteur français.
Cette déclaration de Jefferson n’était pas que des paroles en l’air. Après être devenu président en 1801, il a utilisé le pouvoir du gouvernement fédéral pour étendre considérablement le domaine public des États-Unis et pour arpenter, diviser et vendre ce domaine au plus grand nombre possible de fermiers blancs.
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Auteur: Jason Opal, Professor of History, McGill University