Les étudiants à la Sorbonne contre « Macron-Le Pen » : « La solution, c'est la mobilisation »

Paris reportage

Malgré l’après-midi ensoleillé, plus d’une centaine de personnes ont décidé de passer la journée du 14 avril place de la Sorbonne, en soutien aux occupants du bâtiment. Scandant des slogans antifascistes — « Siamo tutti antifascisti » — ces jeunes expriment leur mécontentement en raison des résultats des présidentielles dimanche dernier. Ils rejettent les idéaux des deux candidats sortants, dénonçant des politiques « racistes, capitalistes, antisociales, réactionnaires, écocides, et liberticides », selon une vidéo postée sur Twitter par le collectif La Sorbonne Occupée Contre Le Pen — Macron. L’Assemblée Générale prévue jeudi à l’intérieur du site s’est finalement déroulée sur la place à 13 h 30. En effet, depuis la première assemblée « Ni Macron Ni Le Pen » organisée par la nouvelle Coordination antifasciste interuniversitaire la veille à 13 h, plusieurs étudiants occupaient les locaux de l’université Sorbonne-mère. Nous les avons interrogés jeudi après-midi, quelques heures avant la fin de l’occupation, annoncée dans la nuit.

Judith, 17 ans, est lycéenne. Elle était à l’intérieur du site le 13 avril dans le cadre d’une autre assemblée organisée à 17 h : « Nous sommes parvenus à occuper l’amphithéâtre Oury même si au départ le personnel de l’université nous a refusé l’entrée. Nous rejetons les candidats sortants parce que nous déplorons le manque de représentation de ces élections, avec une abstention, un vote blanc et nul qui ne sont pas comptabilisés, alors qu’il s’agit de formes de rejet de la politique actuelle. »

Des centaines de personnes se sont rendues devant la Sorbonne en soutien à l’occupation. © Clémence Michels / Reporterre

Jayson a 19 ans. Il est étudiant en japonais à l’Institut national des langues et civilisations orientales. Il aurait souhaité pouvoir accéder au bâtiment pour participer à l’assemblée générale, mais la police a barricadé le secteur afin d’empêcher les étudiants de passer. Ayant voté Mélenchon au premier tour, il pense voter blanc au second : « On sait déjà de quoi Macron est capable et on a bien évidemment peur de ce que pourrait faire Le Pen si elle passe. Il était par ailleurs plus difficile pour la gauche de gagner les élections au vu du nombre important de candidats qui se sont présentés. »

« Nous ne faisons pas ça pour nous amuser »

Comme Judith est encore mineure, elle n’a pas pu voter. Engagée politiquement, elle se dit…

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Auteur: Reporterre