Les « excuses » impérialistes couvrent un colonialisme renouvelé — Simon KORNER

Trois des pires puissances colonialistes d’Afrique, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, ont présenté des excuses pour leurs crimes historiques – ou du moins fait des gestes d’excuse. Pourquoi le font-ils ?

La Grande-Bretagne a été l’un des premiers promoteurs. En 2013, William Hague, alors ministre des Affaires étrangères, a exprimé ses « sincères regrets » pour les atrocités britanniques contre les Kenyans dans les années 1950, qui incluent le massacre de 100 000 membres de la tribu Kikuyu.

William Hague a suggéré 19,9 millions de livres sterling de compensation. Cette offre misérable – les survivants Kikuyu ont exigé dix fois ce montant – a permis au Premier ministre Theresa May, en visite en 2018, de proclamer le Kenya l’un des « partenaires clés » de la Grande-Bretagne et d’annoncer l’ambition de la Grande-Bretagne de dépasser les États-Unis comme le plus grand investisseur du G7 en Afrique d’ici 2022.
L’Afrique est depuis devenue plus rentable pour la Grande-Bretagne que toute autre région du monde. 101 entreprises, pour la plupart britanniques, contrôlent plus de 1 000 milliards de dollars de ressources naturelles africaines, dont le platine, le pétrole et le charbon, selon War on Want. Cet épuisement des richesses africaines est loin de la prétention éthique de la Grande-Bretagne d’aider le développement de l’Afrique.
Le précédent britannique dans les gestes diplomatiques a été suivi en mai de cette année par la France, lorsque Macron, lors d’une visite au Rwanda, a reconnu le rôle « important » de la France en « permettant un génocide prévisible » là-bas en 1994. Macron a effectivement accepté qu’il avait été la détermination française d’empêcher l’expansion étasunienne en Afrique qui a conduit à son soutien aux Hutus largement francophones contre les Tutsis.

Le rapprochement français a des visées à la fois économiques et stratégiques. La France cherche à sortir de sa sphère d’influence traditionnelle en Afrique de l’Ouest et du Nord. Le Rwanda sert de tête de pont utile dans les riches cueillettes de l’Afrique orientale et australe.

Après sa visite au Rwanda, le président Macron s’est envolé pour l’Afrique du Sud, où il a plaidé pour les entreprises françaises en Afrique du Sud, en particulier le secteur des technologies vertes, et a promu l’expansion de la production de vaccins entre la France et l’Afrique du Sud, en s’appuyant sur partenariat avec l’Institut Biovac d’Afrique du Sud.
Macron a également…

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Auteur: Simon KORNER Le grand soir