L’année 2024 restera marquée par un nombre inédit de scrutins dans le monde, dont les élections des députés du Parlement européen, en juin. Or, les dernières échéances électorales dans différents États-membres ont traduit une certaine vigueur des partis populistes qui, de gauche comme de droite, s’opposent aux élites en place. Comment expliquer cette tendance ? Et cette montée en puissance peut-elle se traduire dans les urnes ? Pour quelles conséquences ? Éléments de réponse avec le sociologue Michel Wieviorka.
Près de la moitié de la population mondiale en âge de voter est appelée aux urnes d’ici la fin 2024. Ce chiffre illustre une certaine vigueur de la démocratie. Mais une vague populiste semble déferler en Europe (récemment aux Pays-Bas, en Suède, en Italie) ou encore aux États-Unis avec le retour de Donald Trump dans la course à la Maison Blanche. Comment expliquer ce paradoxe ?
Ces élections sont à démocratie variable ! Parfois, il s’agit d’une caricature sans contenu – les dictatures et les régimes totalitaires aiment arborer les attributs de la démocratie, souvenez-vous du contenu réel des « démocraties populaires » à l’époque soviétique. Parfois, la démocratie est illibérale. Le populisme propose au peuple de rester lui-même tout en se transformant. Il peut être de droite, de gauche, ou encore ambivalent, comme le Mouvement 5 étoiles italien. Quand il se rapproche du pouvoir, ou qu’il y accède, il se transforme : les uns tendent au rapprochement avec des logiques politiques de gauche ou de droite, d’autres se durcissent – extrémisme, nationalisme pur et dur, autoritarisme, éventuellement lestés de religion.
Cette vague n’est pas donc pas homogène…
Effectivement, elle est mondiale, globale, mais chaque pays présente ses spécificités – y compris au sein de l’Union européenne (UE). Parler d’un paradoxe en termes politiques, c’est y voir une crise de…
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Auteur: Michel Wieviorka, Sociologue, membre Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (CADIS, EHSS-CNRS), Auteurs historiques The Conversation France