Les faiblesses de la gouvernance libérale face aux menaces globales

Le 14 septembre 2022, la Commission du journal The Lancet, composée de 28 experts, a publié son rapport final sur la gestion de la pandémie de Covid-19. L’une de ses principales conclusions est que seul un très petit nombre de pays a réussi à contenir efficacement la dissémination du SARS-CoV-2 et à éviter une importante surmortalité durant la première année. Le rapport souligne notamment que :

« trop de gouvernements n’ont pas respecté les normes fondamentales de rationalité et de transparence institutionnelles, trop de personnes – souvent influencées par la désinformation – ont manqué de respect et protesté contre les précautions de santé publique de base, et les grandes puissances mondiales n’ont pas collaboré pour contrôler la pandémie. »

Comparaison de la surmortalité (décès toutes causes confondues par rapport à la projection basée sur les années précédentes) pour différents pays entre le 5 janvier 2020 et 10 janvier 2021. Les données proviennent de https://ourworldindata.org/.
Auteurs, Fourni par l’auteur

Un problème de gouvernance

Trois observations liminaires sont à émettre.

  • On ne peut imputer les défaillances mentionnées dans le rapport à un quelconque manque d’information. Les découvertes scientifiques ont été activement diffusées à tous les gouvernements, en temps réel.

  • Les pays riches et/ou les plus avancés sur le plan scientifique n’ont pas mieux géré la crise. En témoigne, par exemple, l’importante surmortalité qui a frappé les États-Unis, pourtant classé en tête de l’indice de sécurité sanitaire mondiale 2019.

  • À l’inverse, plusieurs études ont montré que la population des pays adhérant à une culture collectiviste a appliqué avec plus de succès les mesures sanitaires que la population des pays occidentaux de culture plus individualistes.

En définitive, c’est l’acceptation et surtout la mise en œuvre des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui aura déterminé le succès des États à contrôler la pandémie. Des recommandations fort simples (tester, tracer, isoler) et qui ne nécessitaient qu’une bonne organisation ainsi que la capacité des gouvernements à convaincre la population d’adhérer aux mesures sanitaires. Au plus fort de la crise, les éditeurs de nombreux journaux scientifiques de premier plan, dont The Lancet, Scientific American et le New England Journal of Medicine, ont d’ailleurs blâmé les dirigeants politiques pour leur incapacité à contrôler l’épidémie.

[Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui]

Plus qu’à chercher dans son leadership, le problème de la gouvernance libérale à prévenir et gérer les « menaces globales » (c’est-à-dire capables…

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Eric Muraille, Biologiste, Immunologiste. Directeur de recherches au FNRS, Université Libre de Bruxelles (ULB)