Les femelles bonobos s’allient pour dominer les mâles

Les études regorgent de multiples données dont il est intéressant de faire le tour et c’est avec Benoit Grison, Docteur en Sciences Cognitives, biologiste et sociologue des sciences, que nous allons nous livrer à cet exercice.

Benoit Grison s’intéresse à l’évolution de la cognition et de la culture animale. Cette étude publiée par Martin Surbeck de l’Université de Harvard ne lui avait donc pas échappé. Dès le début de l’entretien, il insiste sur le fait que s’il est exact que les femelles bonobos savent s’allier pour contrôler des mâles agressifs, ce n’est pas tout. Cette étude montre également que ces femelles créent des coalitions d’intérêt.

« Ces coalitions d’au moins deux femelles sont très stratégiques. Elles ne sont pas liées aux amitiés, ni aux réseaux d’affinités mais montrent qu’elles savent anticiper, élaborer des hypothèses sur ce que pense l’autre et construisent des scénarios dans le temps. C’est ce qu’on appelle la cognition sociale qui associe raisonnement et stratégie » explique le biologiste Benoit Grison pour La Relève et La Peste.

La nouveauté dans cette étude est donc cet aspect particulier : la cognition sociale. Chez la plupart des mammifères sociaux, les mâles dominent les femelles. Chez les bonobos, les rapports de sexes sont fondés sur une dynamique des forces très différente.

« Chez les bonobos, on sait depuis une vingtaine d’années qu’une femelle peut prendre le leadership du groupe. Lorsqu’une coalition de femelles prend le pouvoir, la plupart des mâles se rallient au pouvoir en place, ce qui ne signifie pas que ce pouvoir soit stable. Il peut être remis en cause tous les jours. »  

De fait, les femelles parviennent à maintenir un statut social élevé, souvent supérieur à celui des mâles. Et ce qui restait inexpliqué s’éclaire.

Les femelles peuvent monter des coalitions dans le seul but d’agresser les mâles, montrant par là une…

La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: Isabelle Vauconsant