Par souci de discrétion, elle préfère qu’on l’appelle Antoinette. « Ma famille ne sait pas la moitié de ce que je vis », explique cette habitante de Dole (Jura) de 69 ans, qui vit seule depuis sa séparation d’avec son conjoint. « Mais ce n’est pas à mes enfants de m’aider », estime cette mère de quatre enfants, grand-mère de huit petits-enfants et désormais arrière-grand-mère d’une petite fille. De l’aide, Antoinette en a pourtant besoin. Comme près de 1 million de personnes (lire les repères), elle fréquente désormais le Secours catholique, où elle reçoit parfois une aide financière, et où elle est aussi bénévole. Si « la population rencontrée par le Secours catholique est plus jeune, en moyenne, que la population française, écrit l’association dans son rapport annuel, depuis une décennie elle a tendance à vieillir. »
Et si près d’un bénéficiaire sur deux est étranger, « parmi les Français rencontrés par l’association, la part des plus de 60 ans est passée de 6 % à 13 % en dix ans ». Un constat inquiétant, alors que le reflux de la pauvreté des personnes âgées était un des grands acquis de la lutte contre l’exclusion. Parmi ces seniors gagnés par la pauvreté, les femmes sont particulièrement concernées.
« La part des femmes de 55 ans et plus, à la retraite ou en inaptitude pour raison de santé, est passée de 8 % en 2012 à 9 % en 2017, puis 10 % en 2021 et désormais 11 % en 2022 », explique Raphaël Quartier, chargé d’études statistiques au Secours catholique. « C’est sans doute dû au fait qu’elles assument plus souvent que les hommes la charge des enfants, ce qui explique qu’elles sont plus éloignées de l’emploi et aboutit à des petites retraites, explique-t-il. Alors, en cas de décès du conjoint ou de séparation, elles se retrouvent avec des difficultés et plus exposées à la pauvreté que les hommes, ce qui s’est manifestement accru…
La suite est à lire sur: www.la-croix.com
Auteur: Nathalie Birchem