« Les femmes subissent dans le rugby une inégalité de traitement »


Longtemps les matchs de rugby féminin devaient se jouer sur demi-terrain, comme c’est le cas pour les enfants. Pour protester contre cette règle, les RugbyBirds de Sciences Po Paris ont milité pendant des mois jusqu’à obtenir gain de cause. Alors que la Coupe du monde masculine commence le 8 septembre, l’une des cocapitaines revient sur ce combat.


J’ai 23 ans, j’étais cocapitaine, avec Léa Chaupin, de l’équipe de rugby féminine de Sciences Po Paris, les RugbyBirds, lors de la saison 2021-2022, après avoir commencé ce sport en deuxième année. La plupart des joueuses commencent le rugby à travers le sport universitaire, donc nous sommes très soudées et la bonne ambiance est garantie. Il s’agit de la plus grosse équipe de sport de Sciences Po, avec soixante inscriptions par semestre. Mais une spécificité française inscrite dans le règlement de la Fédération française du sport universitaire (FFSU) était très frustrante à nos yeux. Elle stipulait que les matchs officiels des féminines se jouaient sur un demi-terrain et non un terrain conventionnel. C’est infantilisant et humiliant car cette pratique, s’agissant du rugby, est réservée aux enfants. Lors de nos voyages respectifs à l’étranger, nous nous sommes trouvées dans des pays comme la Colombie, où le rugby n’est pas aussi développé qu’en France mais où les joueuses jouaient quand même sur un terrain conventionnel.

Lors de mon premier tournoi de rugby universitaire, celui des grandes écoles (TGE) organisé par l’Essec à La Rochelle, je me suis rendu compte de cette inégalité. Il pleuvait beaucoup et le terrain était très boueux. Notre terrain l’était forcément beaucoup plus que chez les garçons. Ça ne ressemblait pas vraiment à du sport, on se roulait dans la boue et un camarade de l’équipe masculine m’avait dit : « Ce que vous faites, ça ressemble plus au jeu du béret qu’à du…

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