Les fils qui se touchent

Lundimatin a régulièrement relayé les productions du collectif de vidéastes marseillais Primitivi, notamment l’excellent La bataille de la Plaine. Avec Les fils qui se touchent, leurs images quittent nos petits écrans pour rejoindre les grands écrans des cinémas. À 50 ans, Nicolas Burlaud, l’un des animateurs du collectif a été frappé d’une violente épilepsie, conséquence d’un dysfonctionnement de son hippocampe, l’organe qui façonne les souvenirs. Les fils qui se touchent c’est une exploration croisée entre la découverte intime d’une mémoire qui se met à bugger et la reconstitution d’une histoire collective des luttes documentées depuis 25 ans.

Caméra à la main, le film s’ouvre sur une femme avec l’accent marseillais qui parle à celui qui la film. Elle montre une ruine derrière elle, un ancien bâtiment du quartier de la Savine. Le grain de l’image laisse penser au début des années 90. Ce n’est pas si vieux mais ça semble être une autre époque. Ce qu’on peut supposer être son mari prend la parole : « Ils ont détruit la vie des personnes » ; sous-entendu, une maison, un appartement, ce n’est pas juste un toit sur la tête ; des fois ça ne se remplace jamais vraiment.

Primitivi fête cette année ces 27 ans en 2025. Depuis 1998 ce média local Marseillais parcours les rues en gentrification et les luttes qui y sont liées – et pas que – de la cité phocéenne, filmant, documentant, archivant, les bulldozers, les gens, les murs qui se dressent et les murs qui tombent. Avec La fête est finie on pouvait voir les effets sur la ville des politiques européennes du fameux label Capital européenne de la culture ; et avec La bataille de la Plaine l’auto-organisation des riverains face au projet de réaménagement de la place la plus célèbre du centre-ville marseillais.

Dans Les fils qui se touchent, on…

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Auteur: dev