Les forêts de montagne africaines sont un puits de carbone vital et sous-estimé, aujourd’hui menacé

En terme de puits de carbone et protection de la biodiversité, le grand public a largement compris l’importance de protéger la forêt Amazonienne. Mais une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Nature fait la lumière sur des forêts tout aussi indispensables, et pourtant trop peu explorées : les forêts d’altitude d’Afrique orientale. Menacées elles aussi par le réchauffement climatique, la communauté scientifique qui les a étudié rappelle l’importance de les protéger.

La recherche a démontré que les forêts équatoriales capturent dans leur biomasse entre 40 et 50% du carbone terrestre, mais les forêts ombrophiles de brouillard n’avaient à ce jour que peu été explorées.

Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature le 25 août démontre que la capacité de stockage de carbone des forêts d’altitude d’Afrique orientale aurait nettement été sous-estimée.

Le constat avait d’abord été posé par les chercheurs en 2014, et a pu être vérifié sur la base de données d’inventaire de 44 sites de de forêts d’altitude dans 12 pays africains différents. 100 scientifiques se sont ainsi penchés sur cette « forêt de nuage», qui occupe 65 550 km2 en Afrique de l’Est.

On trouve des forêts ombrophiles de brouillard en Amérique, en Afrique, en Asie et en Océanie. Elles se situent dans des milieux tropicaux en montagne, entre 1000 et 3000 mètres d’altitude. Elles se caractérisent par la présence fréquente d’abondantes nappes de brouillard et de brume et de fortes précipitations, entre 2000 et 8000 mm annuels selon l’altitude. A titre de comparaison, environ 800 mm de pluie s’abattent sur la France chaque année.

L’étude démontre malheureusement que ces « forêts de nuage » d’ores et déjà rares à l’échelle planétaire sont gravement menacées : 0,8 millions d’hectares ont été perdus depuis le début des années 2000. Si la déforestation continue à ce rythme, les chercheurs estiment qu’un autre million d’hectares pourrait être perdu d’ici 2030, environ la taille du Luxembourg.

Menée par l’ethnobotaniste Aida Cuni Sanchez de l’Université d’York, la nouvelle recherche utilise des données récoltées sur 44 sites de forêts d’altitude dans 12 pays, pour la plupart situés en Afrique centrale. Ces données ont été relevées sur 72 000 troncs d’arbres : leurs diamètre, espèce et taille.

En moyenne, les chercheurs ont découvert que les forêts d’altitude d’Afrique orientale contenaient 149,4 tonnes de…

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Auteur: Maïté Debove