Les fossoyeurs rennais en lutte contre la privatisation de leur service

Nos amis de la revue rennaise Harz-Labour nous ont transmis cet entretien avec le représentant syndical Sylvain Blanchet, fossoyeur en grève. Il paraîtra dans leur prochain numéro mais la lutte et la solidarité nécessaire ne pouvant attendre, bonne lecture.

Bonjour Sylvain, merci d’avoir accepté de nous répondre. Vous avez été pendant plus d’un mois en grève, suite à l’annonce du transfert de votre service au privé. Tu peux nous raconter ? Ils nous ont pris de court, en nous mettant au courant le 10 septembre de la suppression de notre service en mai 2022 et de son transfert au privé, et c’est suite à ça qu’on s’est mis en en grève. On est sortis de la réunion abasourdis, sans comprendre, et on a décidé dès l’après-midi de se mettre en grève, à cinq sur les sept membres de notre service.

Notre service est le premier à être privatisé, mais c’est à prévoir que d’autres le soient après. Le service de fossoyage est déjà privé à Nantes (il y avait d’ailleurs eu un mouvement de lutte des fossoyeurs contre ça à l’époque), et ça ne marche pas si bien que ça … A Rennes, il est à prévoir qu’avec la privatisation et le transfert aux pompes funèbres, certaines opérations coûtent quatre fois plus cher, voire plus. Une urne qui coûtait 40 euros coûtera entre 200 et 250 euros. En passant par les pompes funèbres un enterrement peut facilement atteindre les 10 000 euros. Et pour ce qui est de la gratuité du service pour les personnes au RSA, il ne sera plus effectué gratuitement par les services de la mairie, mais la mairie enrichira une entreprise privée avec l’argent des impôts…

Et j’imagine qu’il y aura aussi une perte de droits pour les salariés embauchés par le privé, si on compare à votre statut. Oui, tout ce qui est lié à la reconnaissance de la pénibilité (parce qu’on creuse parfois encore à la pelle et à la pioche lorsqu’il n’y a pas de passage pour la pelleteuse, ce qui entraîne des problèmes de dos), les primes, ou la possibilité d’être affecté à un autre service de la mairie après 17 ans de travail, tout ça va être perdu.

 

Tu peux nous raconter un peu les actions que vous avez menées ?

 

Dès notre première semaine de grève on est allés tous les jours sur tous les marchés de Rennes, devant les écoles, pour échanger avec les rennais et faire signer la pétition, qui a été signée par 2 000 personnes. On se voyait tous les jours entre grévistes, on s’est retrouvé le 16 septembre devant le cimetière de…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: lundimatin