Les gaz HFC, « bons » pour l'ozone, terribles pour l'effet de serre

Avec une surface de 23,5 millions de kilomètres carrés, l’équivalent de trois fois la superficie des États-Unis ou de la Chine, le trou dans la couche d’ozone a atteint une dimension gigantesque à la fin de l’hiver austral 2020 qui s’achève, selon les chiffres de la Nasa communiqués au mois d’octobre. Il est passé tout près de son record absolu (26,6 millions de km²) de l’année 2006, qui avait marqué son apogée depuis son apparition à la fin des années 1970.

Le chiffre a désagréablement surpris les scientifiques, qui guettent avec impatience des signaux forts de « guérison » de ce trou saisonnier, qui apparaît chaque année en hiver pendant quelques mois au-dessus du pôle Sud. Car depuis le 1er janvier 1989 est entré en vigueur le protocole de Montréal, souvent cité en exemple d’accord international efficace pour l’environnement. Il se fixe comme objectif l’élimination complète des substances détruisant l’ozone, dites ODS (Ozone Destroying Substances) en anglais. Mais les signes d’amélioration restent pour l’instant modestes.

Rappelons que la couche d’ozone est une partie de la stratosphère, située entre 15 et 35 kilomètres au-dessus de nos têtes, dans laquelle l’oxygène (de formule chimique O2), sous l’effet du rayonnement solaire très violent, est transformé en ozone (O3). Ce gaz, qui est toxique à respirer, n’en a pas moins un effet très bénéfique dans la haute atmosphère, loin des poumons humains : il filtre à plus de 95 % la fraction la plus nocive du rayonnement solaire, les UVB et UVC (ultraviolets B et C), et en protège donc l’ensemble des êtres vivants. Les scientifiques considèrent que, sans la formation de la couche d’ozone, il y a plus de 600 millions d’années, plantes et animaux ne seraient jamais sortis des océans. C’est dire le potentiel destructeur des UV solaires, qui sont entre autres de puissants inducteurs de cancers.

« L’émergence de la…

Auteur: Yves Sciama Reporterre
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