Les gendarmes ont expulsé la Zad du Village du Peuple, près de Saint-Nazaire

  • Donges (Loire-Atlantique), reportage

Il est un peu plus de huit heures et le jour se lève à peine sur le menhir du Pont Troussé à Donges, sur la rive nord de l’estuaire de la Loire. Contrairement au Village du Peuple, ce vestige archéologique également appelé menhir de Condé va échapper au passage des engins de chantier des gendarmes. À l’entrée de la Zad, un petit groupe de militants cherche un peu de chaleur autour d’un brasero. C’est le jour J. Après de nombreuses fausses alertes, souvent dues aux gendarmes faisant du renseignement et photographiant à distance les occupants, débute l’opération d’évacuation de cette ancienne ferme de 57 hectares. Une sorte de dent creuse préservée dans cette continuité industrialisée et polluée, dont l’horizon est parsemé de cheminées d’usines et de torchères.

C’est là que doit voir le jour la zone d’activité Six-Croix 2, extension de la zone des Six-Croix. Elle est censée accueillir des entreprises obligées de déménager à cause du déplacement de la voie ferrée qui traverse actuellement la raffinerie Total. Raffinerie qui constitue, avec l’usine d’engrais Yara, un des huit sites Seveso « seuil haut » présents dans la voisinage plus ou moins lointain de la ferme.

« Le Village du Peuple est tenu depuis près de deux ans », expliquait la semaine dernière un zadiste. « C’était un siège important du mouvement des Gilets jaunes, qui l’ont occupé, au gré de leurs scissions internes. » Mais depuis le 6 octobre dernier et la venue d’un huissier, les occupants savent qu’ils sont expulsables. Et les autorités ont décidé de mettre le paquet. Un gendarme local le confirme à un petit groupe de zadistes venus aux nouvelles : « On vous l’avait dit. »


Les forces de l’ordre étaient accompagnées d’un berger malinois.

Des camions remplis de gendarmes mobiles, certains armés de [LBD|lanceurs de balles de défense], d’autres d’un intimidant…

Auteur: Reporterre
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