Les gentils : une aubaine pour les institutions médico-sociales

Il y a des métiers qu’on ne remarque pas, ou alors avec une condescendance bienveillante : les “animateurs ». Pas les vedettes de plateau télé, non, les autres, plus discrets, que vous avez peut-être déjà croisés en rendant visite à votre grand-mère à la maison de retraite. Ceux et celles qui, dans les hôpitaux, les EHPAD, les centres de rééducation ou les foyers de vie, remplissent ce qu’on appelle cruellement des “temps vides”. Ceux qu’on remercie avec un sourire gêné quand ils organisent un karaoké, un atelier bracelet ou une activité de peinture, pendant que les médecins, les infirmières, les psychologues, eux, “travaillent sérieusement”. Pourtant, leur métier mérite une attention politique et anthropologique de premier plan. Parce qu’il révèle la face invisible du travail de soin : celui du lien, de l’attention, de la convivialité et de la douceur, autant de dimensions constamment écrasées par les logiques macronistes, managériales et budgétaires, qui régissent aujourd’hui les institutions médico-sociales. Tom est venu nous raconter ce que ce métier signifie pour lui, et ce que son invisibilisation dit de la conception capitaliste du soin.

Si vous lisez cela, c’est parce que je suis personnellement animateur en institution médico-sociale depuis plus de deux ans. En 2023, j’ai accompagné une animatrice dans un EHPAD : une expérience incroyable qui a changé ma vie. Enfin, j’avais trouvé ma voie. Mon travail préféré était d’accompagner des papis ravis au supermarché du coin pour acheter leur chocolat préféré. 

Depuis cette rencontre, j’ai travaillé dans un centre de soin fermé . J’ai vécu à l’intérieur de ces murs blancs des choses merveilleuses : j’ai été drag queen sous une foule de mamies en délires, confident et médiateur. En plus d’animer des karaokés et de diffuser des séances de cinéma-pop corn, j’ai observé les difficultés quotidienne mais…

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Auteur: Tom