Des conditions climatiques inadaptées
« C’est malheureusement la tendance que l’on avait redouté. Et nous ne sommes pas les seuls. 90% des scientifiques disaient la même chose. Les conditions ne sont absolument pas réunies pour accueillir ces oiseaux ici », déplore Dominique Humbert Beretti, président de SOS Massif des Vosges, pour La Relève et La Peste.
La mort successive de sept oiseaux sur les neuf réintroduits l’an passé vient en effet confirmer les inquiétudes évoqués par les défenseurs de l’environnement il y a quelques mois, quand la Préfecture des Vosges avait autorisé le lâcher des Grands Tétras, projet initié par la DREAL et piloté par le Parc naturel des Ballons des Vosges. A l’époque, déjà, de nombreuses réticences avaient été avancées, portant sur les conditions climatiques et touristiques inadaptées à la survie de l’animal.
« Lorsqu’un animal ou une espèce disparaît d’un territoire, avant de la réintroduire, il faut se demander pourquoi elle a disparu, quelles en sont les raisons. Ces raisons, dans ce cas précis, c’est le réchauffement climatique, mais aussi la fréquentation touristique très importante. Il y a eu des efforts réalisés par l’ONF, en matière sylvicole notamment, mais d’une façon beaucoup trop morcelée, pas suffisante pour assurer la pérennisation d’une espèce comme le Grand Tétra », explique Dominique Humbert Beretti.
Ce dernier le rappelle, 50 000 hectares sont nécessaires pour la bonne survie de l’espèce. Aujourd’hui, seuls 7 à 8 000 hectares correspondent aux critères d’un environnement sain pour l’oiseau.
L’argument des prédateurs
« La seule raison de l’action de la direction du Parc, c’est de pouvoir obtenir le renouvellement de leur agrément en 2027 », ajoute le président.
« Le directeur ne cesse de mettre l’accent sur la prédation pour…
Auteur: Juliette Boffy