Les grèves se multiplient aux États-Unis : obstacles et réussites (2/2)

Avec leur droit du travail en lambeaux et leur protection sociale quasi inexistante, les États-Unis d’Amérique semblent fournir l’exemple parfait d’un pays où les capitalistes ont gagné la guerre des classes depuis longtemps. Et tant pis si cela accouche d’un président aussi grotesque et putschiste que Donald Trump, ou un papy bafouillant à la Biden. Lorsque la bourgeoisie française évoque la première puissance mondiale, c’est davantage pour vanter la “valeur travail” des Américains, peuple soi-disant doté d’une mentalité de winner, que pour son espérance de vie en recul et son assurance maladie privatisée.  Pourtant, il se passe des choses intéressantes au pays de l’Oncle Sam. Les campagnes présidentielles de Bernie Sanders, la grande démission des travailleurs, la dépénalisation du cannabis, le mouvement Black Lives Matter…. et des grèves. Beaucoup de grèves. Des grèves dures, longues, massives. Souvent victorieuses, toujours transformatrices : après les avoir présenté dans une première partie, cet article revient sur les causes de ces succès, en dépit des réels obstacles causés par le droit du travail américain.

Aux sources des succès américains : “l’organizing”

Les mouvements sociaux victorieux, dans le privé comme le public, partagent souvent les mêmes caractéristiques : des grèves extrêmement suivies, reconduites, longues, dures, et déterminées. Si elles débouchent fréquemment sur des compromis et se limitent, dans leurs revendications, à des intérêts sectoriels, elles brillent par leur redoutable efficacité et un soutien massif de l’opinion publique. 

Les syndicalistes américains informent leurs collègues, conscientisent, testent les opinions et déterminations des syndiqués, organisent des actions collectives de faible intensité pour aider les travailleurs à ressentir leur pouvoir collectif et “s’encapaciter” (“empowerment”)

Ces prouesses sont le fruit d’un lent et méticuleux travail syndical et militant en amont des conflits sociaux. Conflits d’autant plus prévisibles qu’ils découlent presque systématiquement de l’arrivée à échéance d’un accord salarial négocié quelques années plus tôt. Les délégués syndicaux sont souvent rompus aux techniques de “l’organizing”, terme anglo-saxon qui recouvre le militantisme et la mobilisation pour organiser progressivement une force collective capable de mener des actions (activisme, grèves…). Ils informent leurs collègues, conscientisent, testent les opinions…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag