Les habitants en colère après l’abattage illégal de 75 arbres à Montreuil

Montreuil, tout près de Paris : une de ces banlieues très denses de la couronne parisienne, un de ces lieux soumis aux pics de chaleur sur des sols bétonnés et à de fortes concentrations de circulation. À Montreuil, passent des automobilistes qui travaillent partout en Ile-de-France, des bus en nombre insuffisant, bondés et irréguliers et des cyclistes pas encore assez nombreux !

L’avenue Gabriel Péri est une voie importante qui jusqu’à une date récente, était bordée de marronniers âgés de 50 à 80 ans dont l’ombre rafraîchissante permettait aux riverains de sortir même pendant les journées caniculaires. Ces arbres offraient un repère de saisonnalité à tous ceux dont la situation financière était trop précaire pour envisager des vacances.

L’histoire commence en 2019 lorsqu’un projet d’aménagement de l’avenue est envisagé et qu’un des marronniers tombe. Ses racines, maintenues dans l’eau par des canalisations vétustes, ont pourri. Le département, responsable de cette voie, fait effectuer un diagnostic : les coups répétés des voitures sur le tronc des arbres les affaiblissent et sont susceptibles de laisser l’armillaire (un champignon) s’installer.

Mais « Lors des diagnostics, nous n’avons pas observé la présence des fructifications de ce champignon armillaire. » précise le rapport.

Malgré tout, 20 arbres sont désignés comme malades ou faibles.

Crédit : Isabelle Vauconsant

À ce moment-là, rien n’est fait pour protéger les arbres. En 2020, 19 arbres sont abattus et les riverains en sauvent un. Mais, à la faveur du Covid-19, des pistes cyclables, dites transitoires, avaient été tracées et voilà que l’institution opposait cyclistes et défenseurs des arbres, quand de toute logique, ils devraient se comprendre et s’entraider.

Dès l’été 2020, on comprend que la décision est prise puisque la présentation du projet de réaménagement indique : « cette avenue se caractérise également par la présence d’un alignement d’arbres qui doit être renouvelé ». Une consultation suivie d’un bilan avait pourtant été annoncée, mais de bilan, il ne sera plus question.

Avant/après – Crédit : Yves Collin

Et pourtant, en 2021, une magnifique Charte de l’arbre municipale, inscrite dans le Plan Canopée 2020-2030 du département, est votée à l’unanimité et redonne espoir au collectif des riverains. La douche est glacée lorsque leur est annoncée l’abattage des 66 marronniers restants.

Au conseil municipal, deux élus…

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Auteur: Isabelle Vauconsant