« Les héros du nettoyage » (M6) : souriez, vous êtes filmés !

« Ces femmes et ces hommes de l’ombre s’engagent jour et nuit, parfois même au péril de leur vie, pour nous tous, contre les déchets. […] Voici donc la fabuleuse histoire de ces hommes invisibles, de ces héros du nettoyage ». C’est en ces termes, accompagnés d’une musique digne des blockbusters hollywoodiens, que le journaliste introduit chacun des six épisodes de la série. Ces derniers sont construits autour d’images des travailleurs en action commentées par le journaliste, et d’entretiens face caméra, filmés hors du lieu de travail. Le tout ponctué par des plans grand angle de Paris, Marseille, Lyon, Albi ou Épinal. La mise en récit opère une fictionnalisation du monde du travail. Dès l’introduction, une dimension épique est donnée à ces métiers : « Depuis deux mois, Patrice a embarqué son fils Jérémie dans l’aventure des eaux usées », annonce la voix-off.

Le premier épisode s’ouvre sur la cuisine de Patrice, 49 ans, et de son fils Jérémie, 22 ans, tous deux égoutiers à Lyon, que la caméra suit dès le petit matin, et pour le reste de leur journée. La série a le mérite de montrer le déroulé de leur journée de travail, de manière assez détaillée, et la dureté de l’environnement, que ce soit à travers les images prises sur le terrain ou via les entretiens. « Cinq fois par semaine, Patrice et son équipe travaillent près de quatre heures en milieu hostile », commente la voix-off. Ou encore :

– Voix-off : Avec une espérance de vie de 17 ans de moins que la moyenne, le métier d’égoutier est l’un des plus dangereux de France.

– Jérémie, 22 ans : […] T’as l’impression de te sacrifier un peu en faisant ce qu’il faut faire dans les égouts. Tu sauves un peu la ville donc la vie des gens, et toi, tu perds des années de vie.

– Voix-off : En cause, la forte exposition à des gaz toxiques et un travail très éprouvant physiquement : chute, électrification, brûlure, noyade… quotidiennement, ces anges gardiens des souterrains sont exposés.

Une fois n’est pas coutume, la dureté et la dangerosité du travail ne sont donc pas passés sous silence, et la parole des concernés, invités à expliquer leur travail, bien présente au fil des épisodes : « C’est un boulot de bagnard ça ! Tous les jours, ils vont pouvoir recommencer avec leur connerie de lingettes », lâche ainsi l’un des égoutiers (épisode 3). « Les mecs qui jettent des seringues dans les réseaux, ça existe, et il y a d’autres choses qui sont coupants, il y a des bouts de…

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Auteur: Sophie Eustache Acrimed