Le gouvernement a présenté au Parlement, début octobre, comme chaque année, son budget prévisionnel pour l’année prochaine. L’objectif affiché pour 2024 est le retour à l’orthodoxie néolibérale après les années de crise, sur la base du triptyque : moins d’impôts, moins de dette publique, moins de dépenses publiques.
Le pouvoir macronien est de plus en plus en difficulté face aux incohérences de ce mantra. Le titre du document présentant les dépenses est révélateur : « Maîtriser les dépenses publiques pour préparer l’avenir ». La stratégie du gouvernement repose sur un calcul cynique : organiser une baisse des dépenses sociales (chômage, retraites, RSA) dont il espère qu’elle contribuera à financer les dépenses liées à la transition écologique. Mais la hausse du budget vert, estimée à 7 milliards d’euros, est très loin des 60 milliards annuels prévus dans le cadre de la planification écologique.
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Du côté des recettes publiques, le gouvernement est sur la défensive : il a décidé de faire passer la partie recettes du projet de loi de finances par le 49.3, donc sans vote, de peur que les députés s’accordent sur la taxation des superprofits, des superdividendes et des rachats d’actions, sur le durcissement de l’exit tax et de la taxation des transactions financières. Ce refus d’augmenter les impôts des plus riches et des profiteurs de la crise n’est pas acceptable pour deux raisons liées entre elles : les besoins de financement considérables liés à la bifurcation écologique et sociale, et l’impératif de justice fiscale.
Il existe des marges de manœuvre budgétaires importantes pour financer les services publics, la réduction des inégalités et la…
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Auteur: Dominique Plihon