Les incendies en Grèce, révélateurs de la crise sociale que vit le pays

C’est la pire canicule en trente ans. Depuis quelques jours en Grèce, les températures atteignent des records dépassant les 40 °C dans le Péloponnèse, à Athènes ou dans les îles. L’Institut de météorologie grec a qualifié ce phénomène d’historique.

Pour se rafraîchir, les Grecs font tourner ventilateurs et climatiseurs, ce qui entraîne de fortes surcharges sur le réseau électrique, souvent vétuste. L’électricité a été coupée plusieurs heures sur l’île de Rhodes et des câbles électriques ont été endommagés dans la région de l’Attique, en raison de la chaleur.

Lundi 2 août, le Premier ministre, Kyriákos Mitsotákis, a demandé à ce que les habitants fassent des efforts pour limiter leur consommation aux heures de pointe, surtout le soir, entre 18 et 23 heures. Il a également conseillé de régler le climatiseur à 26 °C maximum, d’éteindre les chauffe-eau électriques et les lumières.

« Le réseau électrique grec est totalement vétuste, car l’État n’a plus d’argent »

Des petits gestes qui ne font que cacher l’impuissance et l’absence d’anticipation du gouvernement, comme l’explique Lydia Papandréou, une Franco-Grecque dont la famille vit dans le village de Piges, dans le Péloponnèse. « Le réseau électrique grec est totalement vétuste, car l’État n’a plus d’argent. Et c’est très compliqué pour les personnes les plus fragiles de vivre sans climatisation avec des températures de 40 °C », explique-t-elle à Reporterre.

Les 10,7 millions de Grecs ne sont pas les seuls à devoir faire des efforts : les touristes sont aussi invités à limiter leur consommation. « Le réseau électrique du pays est sous pression en raison de la très forte demande puisque nous sommes au pic de la saison touristique et que nous avons plus de 2-3 millions de visiteurs supplémentaires en ce moment dans notre pays, nous demandons aux consommateurs de ne pas gaspiller de l’énergie qui n’est pas nécessaire », a déclaré le ministre de l’Environnement et de l’Énergie, Kostas Skrekas.

La Grèce est un pays très touristique, qui avait accueilli 34 millions de visiteurs en 2019 avant la crise du Covid-19. Un secteur qui représente 18 % du produit intérieur brut (PIB) et qui emploie plus de 900 000 personnes. Mais, face à cette canicule, les autorités ont dû se résoudre à fermer l’après-midi tous les sites archéologiques en plein air jusqu’au vendredi 6 août, notamment la célèbre Acropole d’Athènes.

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre