Les intellectuels et les affaires impérialistes — Yadullah SHAHIBZADEH

De temps en temps, des universitaires et des journalistes du Sud expriment leur déception à l’égard de ce qu’ils appellent les intellectuels progressistes occidentaux. Ces « intellectuels progressistes » sont accusés de critiquer d’une part les politiques impérialistes de leurs gouvernements et la nature propagandiste des grands médias de manière générale, mais de s’appuyer d’autre part sur la même désinformation et les mêmes fausses informations que les médias diffusent et d’approuver les mêmes politiques impérialistes que leurs gouvernements poursuivent dans le Sud, en particulier contre les États et les nations qui résistent à l’hégémonie occidentale.

Un exemple est fourni par la réponse de ces soi-disant intellectuels progressistes aux récents troubles sociopolitiques en Iran. Cette réponse est exprimée dans deux déclarations : « Listen to the Voices of a Feminist Revolution in Iran » et « Faculty for Women, Life, Freedom ». Ces déclarations sont les réponses de deux groupes d’universitaires et de féministes occidentaux aux manifestations qui ont eu lieu dans différentes villes iraniennes après la mort en détention de la jeune Iranienne Mahsa Amini le 16 septembre 2022. Et ces déclarations nous montrent qu’il doit y avoir un brin de vérité dans les affirmations des universitaires et journalistes du Sud qui se plaignent.

En effet, alors que les manifestations pacifiques se transformaient en émeutes et en lynchages collectifs, ces soi-disant intellectuels progressistes du Nord mondial ont pris pour des faits indiscutables la campagne coordonnée et féroce de désinformation sur les événements en Iran. Cette campagne de propagande a d’abord été diffusée par les chaînes de télévision persanes, financées par l’Europe et les États-Unis ainsi que par leur vache à lait, l’Arabie saoudite. La campagne s’est ensuite poursuivie sur les réseaux sociaux et les grands médias occidentaux. S’appuyant sur une telle campagne de désinformation et à l’unisson avec leurs ministères des Affaires étrangères, ces soi-disant intellectuels progressistes ont interprété les manifestations en Iran – qui ont à peine rassemblé quelques centaines de personnes en un seul endroit – tantôt comme une « révolution féministe » en marche qui renverserait le « régime en place », tantôt comme un soulèvement dans lequel des « millions d’Iraniens » sont descendus dans la rue pour défendre leurs droits humains fondamentaux, ces mêmes droits que ces…

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Auteur: Yadullah SHAHIBZADEH Le grand soir