Il fut d’emblée désiré un poème, non qu’il ne soit plus attendu mais que sous ses mots murmurés, soit craint le soliloque d’un rêve contre l’épreuve consentie du cortège des pertes…
Nous voici non pas rendus au silence, mais bien acharnés à hurler « nous ne sommes pas fous » mais il est vrai horrifiés par ce qu’il en coûte d’un traitement de sangles sur nos libertés blessées, meurtries…
— Nous ne sommes pas fous. La mort à tout instant dort à nos côtés et nos flancs n’en abandonnent pas pour cela leur robe de fête.
Nous ne sommes pas fous. Chaque heure médiatique disperse ses mots de cendres sur nos lendemains. Entre notre visage et celui de l’autre, « ils » ont posé une première puis une seconde, et une et une et une pierre de plus pour le mur d’enceinte du très grand hôpital de jour de nos cerveaux.
— Mais vous êtes fou Monsieur le poète, vous délirez, vous voyez des murs quand il n’y a que des barrières, vous entendez des « ils » quand il n’y a que vous et vous face à l’abandonné courage d’affronter la simple réalité d’une infection traversière des frontières, de nos langues, de nos cultures, de nos civilisations.
— Je ne suis pas fou. Je ne répéterai pas ce que j’ai dit hier et ce que d’autres parmi mes frères, sœurs ont déjà dit, analysé depuis des mois. Je ne répéterai pas sous peine de paraître un maniaque dépressif en proie au paysage intérieur des ombres sur mon passage d’immortel hurleur.
Ils ont parfaitement saisi l’opportunité d’une forme virale bien vivante pour poser cette longe de peur et la sceller à nos visions libres. C’est avec non moins d’arrogance et défi qu’ils gèrent leurs flots d’alertes contre nos aubes innocentes.
C’est toujours avec la même grandiloquence et ce dessein réglé de leur gouvernance sur le pérenne danger, qu’ils apprivoisent l’avenir de leurs ressources…leurs prochaines échéances électorales…
— Mais vous êtes complètement fou… à lier de toutes les lianes du corps de nos élites de la santé… Vous n’avez rien compris ni mesuré de la peine excellencielle déployée par les plus grands chercheurs de ce siècle à travers les cinq continents… Par cette soif insatiable de vos délires de création, vous menacez l’immensité des pas de la recherche d’une économie comportementale, d’une éco-politique globale de l’immobile horizon…Vous êtes dangereux monsieur le poète pour vous et pour les autres… Nous devrons prendre les mesures qui s’imposent…
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Auteur: lundimatin