Les « International Working Brigades » bloquées à la frontière du Rojava

Le 1er juin, 29 internationalistes provenant des États-Unis, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, de Catalogne, de France et d’Australie se sont regroupés à Souleimaniye, une ville du Kurdistan irakien. Ils y préparent alors un voyage d’un mois au Rojava organisé par la Commune Internationaliste de cette région syrienne autonome depuis dix ans. Quatre jours auparavant, Erdogan annonçait fièrement à son parlement une nouvelle offensive militaire visant à annexer d’autres régions du Rojava dont la ville de Kobané, une déclaration prévisible au vue de l’intensification des frappes aériennes ces derniers mois.

« Bien que nous ayons été stoppés, nous n’avons pas échoué » réalisée par les « Working Brigades » quelques jours après leur tentative de passage à la frontière irako-syrienne ne laisse pas transparaître le moindre découragement. Difficile pourtant de ne pas ressentir une certaine amertume au retour du poste-frontière Semalka, seul point d’entrée entre les Kurdistan irakien et syrien. Ce dernier est contrôlé par le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) qui collabore avec la Turquie pour maintenir l’embargo autour du Rojava et lutter contre le PKK. Mené par le clan féodal de la famille Barzani, le GRK réprime toute opposition à son régime et voit d’un mauvais œil les idéaux émancipateurs promus par le Rojava, basés sur l’écologie sociale, le féminisme et le confédéralisme démocratique. La Constitution du Rojava proclamée en 2014 a consolidé l’entente entre kurdes, arabes et assyriens sur ces territoires repris à l’État islamique tandis que Barzani entend toujours gouverner les kurdes d’Irak avec des méthodes autoritaires, allant jusqu’à commettre des assassinats politiques. Il n’est donc pas étonnant que les « Working Brigades » aient été refoulées, sous prétexte d’une absence d’autorisation des ambassades occidentales impossible à obtenir. La constitution de cette brigade avait justement pour objectif de mettre à l’épreuve cet embargo politique, en espérant le briser pour sortir le Rojava de son isolement régional.

Statement of the 1st International Working Brigades : Despite we were stopped, we did not fail ! from Internationalist Commune on Vimeo.

Le soutien direct que les internationalistes voulaient apporter au Rojava, au cours d’un programme incluant des journées de travail dans une coopérative agricole et une visite de la région , a donc dû être repensé. Les jours suivants notre retour à…

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Auteur: lundimatin