Les lanceurs d'alerte doivent être protégés par une loi exigeante

6 juillet 2021 à 09h58,
Mis à jour le 6 juillet 2021 à 10h24

Durée de lecture : 6 minutes

Libertés

Les associations signataires de cette tribune militent pour la défense de l’environnement, de la santé ou des animaux depuis plus de quarante ans. Avec la Maison des lanceurs d’alerte, fondée en 2018 par dix-sept organisations, elles ont lancé un appel en faveur d’une loi française exigeante pour la protection des lanceurs d’alerte.


Le constat n’est plus à démontrer : l’environnement a besoin d’être remis au cœur du débat public, qu’il s’agisse des abeilles, de l’enfouissement des déchets nucléaires ou de l’utilisation du Roundup. Or, aux côtés de la timide et lacunaire loi Climat, un autre combat législatif important se joue actuellement : celui en faveur d’une loi qui garantisse écoute et soutien aux lanceurs et lanceuses d’alerte en ce qu’ils défendent l’intérêt général et le bien commun. Un enjeu crucial pour les problématiques d’environnement et de santé publique.

Car ces deux domaines, l’environnement et la santé publique, ont aujourd’hui bien du mal à être défendus : leur dégradation est inscrite dans les rouages mêmes de nos sociétés, par des lobbies puissants qui poursuivent un agenda incompatible avec les nouvelles exigences écologiques. En alertant sur les risques manifestes et les conséquences déjà désastreuses de pratiques délétères, nous, associations, bousculons des intérêts économiques et politiques qui ne manquent pas de contre-attaquer.

Dans ce combat, il y a des victimes : celles des pesticides, du Levothyrox ou les réfugiés climatiques. Des journalistes, comme Morgan Large ou Inès Léraud, qui sont menacées et intimidées pour avoir enquêté sur les dérives de l’industrie agroalimentaire. Des militants qui sont agressés jusque chez eux, abusivement poursuivis en justice, insultés, harcelés. Mais aussi des salariés qui voient leur vie professionnelle brisée parce qu’ils ont refusé de participer à des dégradations de l’environnement. Karim Ben Ali, par exemple, qui a révélé des déversements illégaux d’acide par ArcelorMittal dans le crassier de Marspich, en Moselle. Et, à ses côtés, tous ces lanceurs et lanceuses d’alerte qui prennent des risques pour nous informer, et qui se voient sanctionnés.

« Nous ne sommes pas suffisamment armés pour les défendre »

Si nous pouvons mener nos combats, c’est notamment parce que ces personnes…

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Auteur: Reporterre