Les lois et les nombres, une archéologie de la domination

Romain Graziani, philosophe et sinologue, vient de publier Les lois et les Nombres (Gallimard), une enquête épatante qui nous permet de retracer le fil qui relie les formes les plus avancées de la domination contemporaine à ses premiers inventeurs : les stratèges chinois au IVe siècle av. J.-C.

À voir lundi 7 avril à partir de 20h

Un petit extrait en attendant. N’hésitez pas à cliquer sur la cloche pour être prévenus de la diffusion.

Dans cette nouvelle archéologie du pouvoir, le philosophe nous raconte comment la domination impériale chinoise s’est fondée sur un imaginaire politique du calcul, du mesurable, du mécanisme et de la capture fondé sur la primauté des nombres. C’est l’héritage du Légisme (Guan, Shang Yang, Han Fei) qui, à la source de la première fondation de l’Empire, n’a plus cessé de s’étendre jusqu’à aujourd’hui avec le crédit social en Chine ou encore la diffusion de la gouvernance algorithmique partout dans le monde. On fait aussi un petit détour par Mao qui se délirait en Qi Shi Huangdi (le premier empereur) et se revendiquait du légisme en faisant littéralement tout le contraire et n’importe quoi, produisant famines sur famines.

Si l’on a longtemps vu dans le logos grec le début de la logistication capitaliste du monde, nous pouvons voir dans le FA chinois (la loi ou la norme) le début de la mathématisation algorithmique du gouvernement impérial.
L’étrange phénomène contemporain est le suivant : une idéologie du Nombre d’il y a 23 siècle est en train de réémerger à la vitesse de la poudre sur tout le continent asiatique avec pour effet une formidable réintégration du reste du monde à sa mesure.

00:00 Teaser
1:27 Du légisme chinois au IVe siècle av. J.-C. à la description de l’Empire au XXIe siècle
05:00 Modernité de l’imaginaire politique chinois
07:37 Gouverner par les nombres, dominer sans…

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Auteur: dev