Les luttes contre l'industrialisation de la forêt s'organisent

Forêts

Nestier (Hautes-Pyrénées), reportage

Renforcer les luttes forestières, le programme est vaste, tout comme l’éventail des organisations présentes du 10 au 13 mars à Nestier, dans les Hautes-Pyrénées. Représentants de collectifs locaux ou d’associations nationales, de syndicats de forestiers ou d’anciens zadistes réunis en association, plus de 130 personnes se sont données rendez-vous dans les Pyrénées, territoire traversé récemment par la lutte du collectif Touche pas à ma forêt. Ce collectif s’est constitué en 2020 contre l’implantation d’une mégascierie portée par la firme multinationale Florian. L’objectif est de coordonner des luttes dispersées dans tout le territoire hexagonal, mais qui font face aux mêmes logiques.

Pour Mathilde Gelamur, porte-parole de Touche pas à ma forêt, il s’agit « d’échanger, d’acquérir une culture commune et de partager des expériences. On cherche à se rencontrer afin de voir comment on peut lutter contre l’industrialisation à outrance des forêts ». Ces rencontres font suite à l’organisation en octobre 2021 d’actions un peu partout en France, et visent à mettre en œuvre d’autres actions, plus regroupées, dans un avenir proche. En se coordonnant, « on élargit nos ambitions et nos possibilités », ajoute Mathilde.

« Des dynamiques communes »

Car le constat est souvent le même, depuis les forêts du Morvan, régulièrement attaquées par des coupes rases, aux Pyrénées, qui font face à un géant du bois, Florian, qui a pour ambition de prélever les hêtres du massif. La filière bois est entrée depuis des années dans une logique industrielle.

Nicholas Bell, l’un des cofondateurs du Réseau pour les alternatives forestières (RAF), voit en ce mouvement collectif une force : « Il y a des groupes qui se mettent en place depuis quelques années et qui sont souvent très localisés. Or beaucoup des problèmes que l’on rencontre viennent en réalité des politiques nationales. »

L’un des ateliers, le 11 mars 2022. © Chloé Rébillard/Reporterre

L’association Canopée s’est penchée sur le plan de relance de renouvellement des forêts lancé en 2020 par le gouvernement et produira un rapport pour « montrer que cet argent a été utilisé massivement pour produire de la monoculture de Douglas », dit Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes de l’association. Selon lui, « la filière bois ne comprend pas ce qui se passe et refuse de discuter avec nous. Le cœur du problème est qu’une minorité au sein…

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Auteur: Chloé Rebillard Reporterre