Les luttes féministes des « Chevalières de la table ronde » en Finistère …

Tout commence en 2011 quand le Planning familial de Brest contacte Marie Hélia pour lui proposer de collecter le témoignage des fondatrices de l’antenne finistérienne. Il ne faut pas perdre trace de ce passé de luttes et la parole de ces pionnières en porte la sève. Mais ce projet de simple archivage va vite se transformer en un désir de film. La rencontre avec ces femmes, leur histoire, leur volonté de transmettre leur expérience et savoir-faire persuadent Marie Hélia qu’il y a là matière à écrire un film. Ces femmes, qui ont pour la plupart plus de 60 ans, ne parlent pas seulement du passé. Elles ont une vitalité incroyable, leurs yeux pétillant d’un optimisme sincère, sans pour autant se reposer sur leurs lauriers avec nostalgie. Elles clament aussi qu’il ne faut pas baisser les bras aujourd’hui et se contenter de penser que les acquis d’hier suffisent à rendre les femmes d’aujourd’hui indépendantes et libres. Leur combat est permanent ! Autrement dit, il faut consolider le pont entre les luttes d’hier et d’aujourd’hui. Et c’est ce à quoi s’attelle la cinéaste. « Ce film, explique Marie Hélia, naît de l’urgence de dire, de transmettre, de la nécessité de savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va. C’est une réponse à toutes celles qui aujourd’hui clament avec l’insouciance de leur ignorance : je ne suis pas féministe, je suis féminine ! »A partir de là, la production du film s’organise. Marie Hélia plonge dans un long travail de documentation et d’écriture. « J’ai voyagé dans le monde des femmes, relu les classiques : Beauvoir, Badinter, Halimi, etc. ». Six mois plus tard, la colonne vertébrale du film existe et annonce d’emblée qu’il ne rentrera pas dans la case du 52 minutes habituel pour la télévision. S’il faut crever un écran, ce sera le grand ! La détermination de Marie Hélia convaincra les chaînes locales de jouer le jeu en acceptant de diffuser la version longue, sans exiger l’amputation qui réduirait le film à son format de  »prédilection », tel un sapin mal taillé.Le film se compose essentiellement d’interviews cadrés de la même manière, avec la même distance respectueuse, afin de mettre toutes ces femmes au même niveau d’égalité (il n’y a pas un témoignage plus important que les autres), mais aussi de nous positionner, nous spectateurs, au même point d’écoute. Le choix sobre du cadre fixe nous permet d’ouvrir grand les oreilles pour ne pas perdre une miette de ce qu’elles nous disent.

Les films de…

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Auteur: Claude Morizur