Notre rapport à la nature est-il complètement fantasmé ? Dans un ouvrage récent, Philippe Hamman et Aude Dziebowski interrogent la façon dont l’humain participe pleinement au monde animal et végétal. Ils reviennent ainsi sur la mise en avant des tiques dans l’espace public et médiatique. Sous l’angle de la territorialisation des savoirs, des perceptions et des pratiques, examinée à la faveur d’un terrain rural dans l’Argonne, ils ont notamment enquêté auprès de quatre groupes sociaux : les chasseurs, les forestiers, les agriculteurs et les associatifs nature et de loisirs. Extraits choisis de l’introduction.
On peut aujourd’hui considérer que la question des maladies à tiques fait l’objet d’une couverture médiatique à la télévision, à la radio et dans la presse, et l’on sait l’importance des médias comme intermédiaires pouvant fonctionner comme
un amplificateur ou un filtre (« The medium is the message », selon la formule de
Marshall McLuhan, 1964). Le sujet réapparaît régulièrment en fonction d’une actualité saisonnière – par exemple, et sans valeur exhaustive, à l’été 2022, des articles de vulgarisation et de prévention y ont été
consacrés quasi-simultanément – et en relation avec des épisodes de mobilisation de collectifs de personnes touchées par la borréliose ou maladie de Lyme (infection qui peut avoir des conséquences neurologiques, articulaires ou cardiologiques…), ou encore de dissensus sur le diagnostic, source d’anxiétés et de désaccords.
Dans le cadre d’une thèse d’exercice de médecine, une étude bibliométrique conduite de 2006 à 2017 à partir de différents médias français et avec un focus sur l’Alsace atteste également la visibilité attribuée à la maladie de Lyme et ses conséquences sanitaires et sociales, avec un nombre croissant d’articles et de mentions). Les polémiques se concentrent, depuis les années 2000, sur des formes…
La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Philippe Hamman, Professeur de sociologie, Université de Strasbourg