Les manifestants souhaitent-ils tuer des policiers comme l'affirme Gérald Darmanin ?

Gérald Darmanin à propos du 1er mai : « Des casseurs extrêmement violents [sont] venus avec un objectif : tuer du flic ».

Gérald Darmanin à propos de Sainte-Soline : « Le déferlement inouï de la part d’individus armés et violents avait pour projet de blesser ou de tuer des gendarmes ».

Olivier Veran : « Certains viennent pour tuer ».

Eric Dupont-Moretti : « Je veux que l’on évite que des casseurs viennent tuer du flic ».

Marine Le Pen : « Nous ne sommes plus face à des violences, mais face à des tentatives d’assassinats contre les forces de l’ordre ».

S’il on en croit les déclarations de nos représentants politiques, il semblerait que de nos jours, on ne manifeste plus pour manifester, ni même pour casser, mais pour tuer. À ce rythme-là, d’ici quelques semaines nous devrions avoir le droit aux « tueurs de fin de manif » et autres « assassins de tête de cortège ». Notons que ces extrapolations de langage se tiennent dans un pays où l’on ne doit plus dire que « la police tue » et où il est communément défendu que des armes policières tirant des projectiles à 350km/h sont « non-létales ». 

« La guerre c’est la paix’.

Ouin-ouin

Les hommes-de-plateau-télé ont pris pour habitude de vider les mots de leurs sens. Ils ne les déprécient pas par spéculation, mais pour opérer par et sur la langue et donc sur les perceptions communes. On peut donc douter qu’ils croient vraiment à leurs outrances. On peut même douter qu’il y ait encore beaucoup de gens pour y croire. Le but de l’opération n’est pas de convaincre mais de produire un écran de fumée. Il s’agit de préparer les esprits à la répression, de rasséréner ses soutiens, de conforter les croyances d’un électorat sensible aux questions sécuritaires et de donner des gages à un corps policier en demande (et jamais loin du chantage). Dans un article du Monde à propos des manifestations sauvages de policiers qui…

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Auteur: dev