Giorgio Agamben dit du « terrorisme » qu’il n’est jamais qu’un nom de plus pour désigner la « guerre civile mondiale ». Nous publions cette semaine un excellent texte, érudit et précis, à propos de l’usage politique actuel du concept. Sa difficile définition, le rapport purement abstrait à son emploi quotidien, repose peut-être sur l’effet en retour d’une caractérisation trop précise. Quelque soit la puissance qui cherche à le définir, il semble qu’elle soit vouée à se l’appliquer à elle-même. Comme disait Edward Peck, directeur adjoint de la task force de la Maison Blanche pour la définition du terrorisme : « Ainsi, le terroriste, bien sûr, est dans l’œil de celui qui regarde. »
Dès qu’il s’agit de certains sujets, le concret se fond dans l’abstrait, et personne ne semble en mesure de recourir à des formulations qui ne soient pas rebattues : la prose consiste de moins en moins en des mots choisis en raison de leur sens, et de plus en plus en des formules accrochées les unes aux autres comme les éléments d’un poulailler préfabriqué.
George Orwell, « Politique et langage »
Le 7 octobre 2023, la branche armée du Mouvement de résistance islamique (Hamas) lance une offensive meurtrière contre l’État d’Israël. Traversant en de nombreux points le mur, les grillages et les barbelés qui enclavent le territoire de Gaza, détruisant les tourelles de tirs automatiques censées « sécuriser » la zone, les forces armées du Hamas et du Djihad islamique provoquent en quelques heures la mort d’environ 1 140 personnes. Parmi les victimes, environ 370 militaires et policiers, près de 700 civils israéliens dont 36 enfants et adolescents, plus de 70 ressortissants étrangers.
En France, s’ensuit aussitôt une bataille politique et médiatique. Pourtant première à réagir, La France insoumise (LFI) se retrouve sous un feu nourri de critiques. En cause, selon ses détracteurs, un communiqué…
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Auteur: dev