Les mégafeux continuent de ravager la Sibérie

Moscou (Russie), correspondance

C’est pourtant l’une des régions les plus froides du monde avec des températures moyennes de moins 40 °C au cœur de l’hiver. Depuis fin mai, la Yakoutie (dont le nom officiel est République de Sakha) située au nord-est de la Sibérie lutte contre de dramatiques incendies détruisant de gigantesques étendues de forêt boréale — la taïga. Cet immense territoire reculé représente presque un cinquième de la superficie totale du pays. Selon les données du système russe de surveillance à distance des incendies de forêt ISDM-Rosleskhoz compilées par Greenpeace, la superficie des feux de forêt actifs était de 3,2 millions d’hectares au 28 juillet (l’équivalent de la superficie de la Belgique) dont plus de 87,5 % en Yakoutie.

Ces incendies ravageurs surviennent pour la troisième année consécutive. En cause : le dérèglement climatique. Plus précisément, selon l’agence fédérale de prévision météorologique : des températures estivales bien au-dessus de la moyenne — jusqu’à 8 à 10 °C de plus que la norme — couplées à une forte sécheresse.

La forêt brûle près de la ville de Berdigestyakh, dans la république de Sakha (Yakoutie), le 27 juillet 2021. © Dimitar Dilkoff/AFP

La Carélie, habituellement épargnée par les feux, brûle aussi

La Yakoutie n’est pas la seule région touchée. De grands incendies se produisent actuellement dans la région d’Irkoutsk, en Sibérie centrale, ainsi qu’en Carélie, dans le nord-ouest du pays, une région habituellement épargnée par les feux de forêts.

Depuis le début de l’année, 11,3 millions d’hectares ont déjà été ravagés par les flammes en Russie, selon Greenpeace. La branche russe de l’organisation écologiste souhaite une action urgente du gouvernement, notamment un triplement (au minimum) du budget accordé à la gestion des forêts en région et une révision des règles concernant l’extinction des feux. La législation forestière permet en effet de définir des « zones de contrôle », situées dans des endroits peu habités, où les feux ne sont pas éteints mais simplement contrôlés par satellite si le coût de la lutte contre les incendies dépasse les dommages attendus.

Plus de la moitié des incendies se produisent dans des « zones de contrôle ». Des zones souvent mal définies, estime Greenpeace, qui conduisent les autorités à laisser des incendies prendre de l’ampleur alors qu’ils auraient pu être stoppés rapidement.

Image satellite d’un énorme nuage de fumée…

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Auteur: Estelle Levresse Reporterre