Les milliards de masques utilisés depuis le début de la pandémie menacent la faune

Tout au long de la pandémie de Covid-19, le port du masque a été l’une des principales mesures de santé publique mises en œuvre pour lutter contre la maladie. Depuis mars 2020, des milliards de masques chirurgicaux jetables ont été utilisés dans le monde, ce qui soulève la question suivante : que deviennent tous ces masques usagés ?

En tant que chercheurs dans le domaine de la pollution par les plastiques à usage unique et les microplastiques, nous avons compris qu’une vague mondiale de pollution par résidus de plastique se préparait dès les premiers jours de la pandémie, et ce, même pendant les périodes de confinement, quand l’exercice physique se limitait à de courtes promenades dans le quartier. Masques et gants jonchaient le sol, volaient au vent et s’accrochaient aux clôtures.

De plus, en tant qu’écologistes, nous avions une idée des endroits où on retrouverait ces déchets : dans les nids, l’estomac des animaux sauvages ou enroulés autour de leurs pattes.

Au Canada, une équipe de chercheurs dirigée par la biologiste de la conservation Jennifer Provencher a étudié l’impact des résidus de plastique sur la faune. Dans une étude menée lors du nettoyage d’un canal aux Pays-Bas, des biologistes du centre de biodiversité Naturalis ont constaté que les résidus d’équipements de protection individuelle (ÉPI) présentaient une interaction avec la faune similaire à celle des autres plastiques.

Des effets sur la faune

Dans un dessin humoristique qui circule sur Internet, un rat rentre chez lui avec des sacs d’épicerie et trouve deux autres rats allongés dans des hamacs superposés faits de masques chirurgicaux. Le rat allongé en bas s’exclame : « On trouve des hamacs gratuits partout en ville. Un vrai miracle ! »

Nous avons partagé ce dessin avec nos collègues au début de la pandémie, alors que nous enquêtions sur les déchets d’ÉPI dans les rues et les stationnements de Toronto.

Nous avons constaté que dans la zone que nous avons étudiée (qui couvre une superficie de Toronto équivalente à environ 45 terrains de football), plus de 14 000 masques, gants ou lingettes désinfectantes jetables s’étaient accumulés à la fin de l’année. De quoi faire des dortoirs entiers de hamacs à rats.

Il nous fallait comprendre l’ampleur des dommages causés à la faune sauvage par les ÉPI. Nous avons constaté que beaucoup d’autres personnes étaient également…

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Auteur: Shoshanah Jacobs, Associate Professor, Integrative Biology, University of Guelph